7 septembre 2017
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les Officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les organisateurs,
Mesdames, Messieurs,
Les fructueux échanges qui ont eu lieu pendant ces deux jours montrent la dynamique que les Etats touchés par le terrorisme veulent mettre en place. Je vous remercie de m’y avoir associée.
Ce déplacement et votre invitation qui m’honorent, sont l’occasion pour moi de rappeler l’importance des liens qui nous unissent et la place que tiennent, le Burkina-Faso et plus largement le continent Africain dans le cœur de la France.
Permettez-moi de souligner combien la France a été horrifiée par l’attentat du 13 août dernier,
Le Burkina-Faso, zone charnière frappé 2 fois par le terrorisme en 2 ans paye un lourd tribu sur la voie assumée de ses aspirations démocratiques, de sa tolérance religieuse et de son développement.
Le président Emmanuel MACRON et les Français ont témoigné de leur profonde tristesse pour les victimes.
A cette occasion, Il a rappelé l’implication de la France dans la lutte contre le terrorisme dans la région et souligné le fait que, et je le cite, « le Sahel, représente désormais 50% du budget de notre coopération de sécurité et de défense dans le monde, parce que c’est ici que se joue la sécurité du continent africain et plus largement la sécurité d’une bonne partie de notre planète, y compris de l’Europe ».
Alors, la prévention essentiellement de l’Islam radical, passe-t-elle par le développement socio-économique de l’espace sahélo-saharien ?
Oui, bien sûr mais pas uniquement.
L’accent doit également être mis sur la prévention des conflits, la primauté de la Rule of Law, l’Etat de droit et du dialogue, ainsi que sur la compréhension et le respect des religions et des ethnies.
Cela ne va pas s’en prendre en compte la situation des personnes vulnérables, l’éducation, la lutte contre l’extrême pauvreté, plus généralement le respect des droits fondamentaux… autant de paramètres qui pourraient expliquer sans jamais le justifier un point de basculement vers le terrorisme.
Dès lors cela oblige à mettre en place des structures étatiques, dont des plans d’action pour assurer de manière pérenne l’applicabilité et l’effectivité des droits humains en général ; sans oublier bien sûr une question importante en Afrique qui est celle de l’exploitation et de la répartition des richesses. Il s’agit peut-être de la condition pour que les Etats, puissent mettre en place des politiques opérantes pour lutter contre le terrorisme.
Nous pouvons dire que nous partageons la certitude que l’extrémisme, quelle que soit sa forme ou son origine, n’est pas une revendication sociale ou sociétale, c’est bien une dérive sectaire prospérant, entre autres sur le désœuvrement de certains et sur le refus de reconnaître le concept d’universalité d’autres, mais aussi sur la volonté de domination planétaire d’une minorité de tueurs et de fanatiques.
Cette emprise de haine touche tous les pays, toutes les catégories sociales, toutes les communautés mais ne l’oublions pas ; comme nous le savons tous, les victimes les plus nombreuses demeurent les musulmans assassinés par milliers.
Cela nous oblige à mettre en synergie nos réflexions comme cela a été fait lors des différents ateliers, à réunir nos forces et à construire un monde résolument plus égalitaire, plus ouvert et plus solidaire.
Ma présence témoigne de cette solidarité et j’espère que nous aurons beaucoup d’autres occasions de travailler et d’échanger sur cette problématique, dorénavant en mettant l’accent également, et de plus en plus sur les nouvelles technologies.
En effet, elles ont un rôle à jouer dans ce combat.
-> D’abord, il faut souligner que toutes les technologies de sécurité contribuent à la lutte anti-terroriste.
Ce combat est l’affaire de tous les services de police et de gendarmerie et pas uniquement des services anti-terroristes et/ou de renseignement.
-> Les technologies qui contribuent à cette lutte et les innovations en la matière sont nombreuses.
Citons notamment :
- La Biométrie, notamment pour les services de contrôle aux frontières,
- La Géolocalisation et information en temps réel,
- La Vidéo intelligente, qui peut identifier un individu ou détecter un objet dissimulé
- L’interception et l’Analyse des signaux faibles pour les services de renseignement,
- Le Systèmes d’information et de communication et gestion simultanée des gros volumes de données (BIG DATA)
- Les Systèmes prédictifs de mouvement de foule…et bien d’autres encore.
-> Les différents ministères de l’intérieur gagneraient à promouvoir et investir dans les technologies de sécurité innovantes :
* La Veille technologique,
*Les Projets collaboratifs avec les entreprises, d’autres ministères et la Commission européenne (notamment dans le cadre du programme Horizon 2020),
* La Création et la structuration d’une filière des industries de sécurité
* les échanges d’expérience via des salons et colloques comme aujourd’hui
Dans la lutte contre le terrorisme, la technologie s’avère désormais un outil essentiel au service des Etats. Cette nécessaire utilisation de la technologie doit pallier la difficulté des services de renseignement à appréhender un ennemi qui, entre autres, opère sur un terrain de guerre virtuel polymorphe et qui nécessite une modification structurelle profonde de l’organisation et des stratégies des forces de l’ordre et de sécurité.
Nous savons bien que ce débat est plurisectoriel, touche les individus et structures étatiques du monde entier, tandis que le rapide progrès technique en la matière soulève sans cesse et de manière inextricable de réelles questions éthiques auxquelles nous devons tous être attentifs
En tant que parlementaire, soyez assurés que je suivrais attentivement ce dossier, et je tiens à souligner que dans le cadre de la commission des affaires étrangères, dont je suis membre, la lutte contre le terrorisme dans la bande Sahélo-Saharienne fait partie des questions prioritaires.
Et c’est ici, au Burkina Faso que doit aussi s’ériger un rempart protecteur contre le chaos dans lequel une minorité d’individus porteurs d’une idéologie totalitaire qui souille les valeurs de l’Islam et de l’humanité veulent tous nous entraîner
Alors, je vous le dis, à vous notamment ici au Burkina Faso qui êtes si courageux : vous n’êtes pas seuls et ma présence, comme celle de cette assistance nombreuse en est le témoignage. Je vous remercie pour votre accueil et la richesse de nos échanges, avec un remerciement tout particulier à monsieur le Président du CESDS, le Colonel Barry.