La santé des Français de l’étranger étant un sujet qui me tient particulièrement à cœur, c’est avec grand intérêt que je me suis entretenue avec les médecins chefs de trois centres médico-sociaux d’Afrique sub-saharienne. Depuis le début de mon mandat, mon objectif est de permettre le maintien et le renforcement de ces centres qui œuvrent quotidiennement au bien-être de nos compatriotes, en soutenant le travail et les efforts de nos médecins français et de tous les acteurs concernés.
Du Mali au Congo Brazzaville en passant par la Guinée Conakry, nous avons fait le point le 18 mars dernier lors d’une visioconférence sur la situation sanitaire de ces pays ainsi que sur les potentiels besoins des ces trois CMS. Pour compléter ce panorama, j’ai également pu m’entretenir avec les médecins chefs des CMS du Tchad et de République centrafricaine au cours du mois de mars.
Durant cette pandémie, ces médecins et leurs équipes sont des interlocuteurs privilégiés pour nos postes diplomatiques et surtout nos compatriotes. Si le Congo Brazzaville comme le Mali recense 9 000 cas et la Guinée Conakry 18 000, les populations expatriées sont en effet bien représentées parmi ces cas positifs. Ainsi, au Congo, le Dr François Hervé dénombre depuis janvier 20 à 30 cas par mois. Toutefois, sur les trois pays, très peu de décès de Français ont été comptabilisés.
Ces centres étant fortement sollicités par nos compatriotes, je les ai donc questionnés sur leurs besoins matériels et humains. Si les CMS s’autofinancent avec l’appui des subventions du MEAE et n’expriment pas de besoins en termes de petits matériels, nous avons abordé deux propositions que j’ai transmises par ailleurs aux MEAE et au Ministère des Solidarités et de la Santé.
La première d’entre elles concerne le renforcement des capacités en ressources humaines de ces CMS. Le cœur de cette proposition consiste en la création d’un partenariat entre nos centres à l’étranger et un Centre Hospitalier Universitaire de l’APHP.
Ce projet a pour objectif de permettre aux étudiants de médecine générale de ce CHU d’effectuer, s’ils le souhaitent, un de leur stage d’internat au sein d’un des 9 centres médico-sociaux. L’élaboration d’une telle convention offrirait à ces étudiants la possibilité de découvrir de nouvelles perspectives de travail dans un environnement étranger, tout en constituant un soutien non négligeable auprès de nos médecins chefs.
La deuxième proposition porte sur le développement de la télé-expertise. En effet, les trois médecins chef m’ont partagé les difficultés qu’ils pouvaient rencontrer pour obtenir des avis médicaux sur des situations nécessitant l’expertise d’un spécialiste. Afin de pouvoir consulter leurs confrères et consoeurs en France, ces trois médecins appellent à l’instauration d’un partenariat avec un hôpital de métropole. Ce dernier deviendrait un établissement référent vers lequel les CMS pourraient se tourner.
Élément clé de la sécurité sanitaire des Français ainsi que des populations locales, les centres médico-sociaux participent au rayonnement de notre système de santé. C’est pourquoi, je porte la conviction que ces centres peuvent devenir des pôles majeurs de partenariats et de coopération entre la France et leur pays d’accueil. C’est donc en mettant beaucoup de cœur à l’ouvrage que je poursuivrais mon engagement pour l’approfondissement de nos aides à destination des Français de l’étranger, et plus particulièrement de leur accès à une médecine française de qualité.
Dans la continuité des sollicitations que je leur avais déjà envoyées au cours des derniers mois, j’ai une nouvelle fois écrit aux ministres des Affaires étrangères et de la Santé pour leur faire part des besoins exprimés par ces CMS et dont j’espère qu’ils pourront trouver une traduction rapide.
Prendre connaissance de mon courrier du 26 avril 2021
Députée LREM des Français établis à l’étranger (Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien)
Ancienne Cheffe d’entreprise Cybersécurité, Commandant de réserve Cyber-défense