J’ai organisé le 12 mars 2021 en partenariat avec l’organisation Syntec Numérique, la 5ème édition des « petits-déjeuners du numérique », qui avait pour thème cette fois-ci le numérique et l’environnement.
Pour discuter de ce sujet, 2 intervenants nous ont fait l’honneur de venir partager leur expertise :
– Mme Véronique TORNER, Administratrice de Syntec Numérique, Présidente du Programme Numérique Responsable, en charge de Planet Tech’Care.
– M. Gilles MEZARI, Administrateur de Syntec Numérique et Co-président du Collège Editeurs de logiciels.
L’enjeu de cette réunion était de dresser un panorama des impacts positif et négatif du numérique sur l’environnement, d’examiner les mesures mises en place par le secteur pour atténuer ces impacts négatifs et de discuter des pistes pour rendre la Tech plus verte.
En effet, le numérique a d’incontestables effets positifs sur l’environnement : la dématérialisation favorise l’économie du papier, le télétravail, les téléconférences ou le fait d’accomplir des démarches administratives en ligne évitent de faire des déplacements en voiture ou en avion, l’existence de clouds évite que chacun dispose d’un serveur, etc. On estime que d’ici 2030, le numérique ferait économiser jusqu’à 7 fois ce qu’il représente en matière d’impact environnemental. Par ailleurs, l’intelligence artificielle permettra à terme d’établir des solutions permettant de mieux protéger les ressources naturelles. Le numérique est ainsi clairement un outil permettant la transition écologique.
Toutefois, il y a aussi des impacts négatifs : les émissions de gaz à effet de serre (qui représenteraient 3% de ces émissions soit plus que le secteur aérien qui en représente 2%), la consommation d’énergie (le secteur représenterait 10,2% de la consommation électrique en France) avec l’exemple souvent décrié des data-centers, mais aussi la raréfaction des terres rares, l’épuisement des sols ou des ressources en eau, le gaspillage de ressources naturelles lié à la durée de vie des équipements sans cesse challengée par l’apparition de nouvelles technologies les rendant obsolètes… Cette dernière question sur le cycle de vie des appareils (ordinateurs, téléphones…) n’est pas anecdotique car la fabrication des équipements serait responsable de 83% des émissions de gaz à effet de serre du secteur en France.
Conscient de ces points négatifs, le secteur se mobilise toutefois sur la voie de la « sobriété numérique ». Syntec Numérique, en tant qu’organisation professionnelle, mène depuis de nombreuses années une réflexion et de nombreuses actions sur le sujet. Dernièrement, sous l’impulsion du Conseil national du numérique, l’initiative « Planet Tech Care » a été lancée afin de mobiliser les écosystèmes de la Tech autour d’un plan opérationnel pour agir en faveur de l’environnement. Déjà 270 entités (entreprises privées et publiques, administrations, établissements de formation…) ont signé le manifeste de Planet Tech Care depuis son lancement en octobre 2020 qui incite chacune à œuvrer à son niveau pour atténuer l’empreinte du numérique sur l’environnement.
Des ateliers de sensibilisation et de réflexion sont ainsi organisés tous les mois ainsi qu’un plaidoyer actif au niveau national et européen.
Syntec Numérique a également formulé 7 recommandations dans différents documents remis au gouvernement récemment :
1) Donner les moyens aux entreprises de mesurer leur impact environnemental
2) Inciter les changements de comportements dans les entreprises sur les projets internes et les projets externes
3) Inciter l’Etat à évaluer l’impact environnemental de ses projets numériques
4) Former les étudiants, les enseignants et les fonctionnaires au numérique responsable, en prenant en compte ses dimensions environnementale et sociale
5) Encourager et soutenir le développement d’une filière « Tech for Green »
6) Développer l’exploitation des données au service de l’environnement
7) Utiliser les potentialités de l’intelligence artificielle au service de l’environnement
Je remercie Syntec Numérique ainsi que mes collègues, notamment Denis Masseglia, Mireille Clapot et Valéria Faure-Muntian, pour ces échanges comme toujours très enrichissants.
Députée LREM des Français établis à l’étranger (Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien)
Ancienne Cheffe d’entreprise Cybersécurité, Commandant de réserve Cyber-défense