Cette 8ème édition des Petits-déjeuners du numérique s’est enfin tenue en présentiel comme lors de sa première édition. Nous avons eu le plaisir, avec ma collègue Valéria Faure-Muntian, d’accueillir nos partenaires de Numeum (organisation professionnelle née de la fusion de Syntec Numérique et de TECH IN France).
La discussion engagée lors de ce petit-déjeuner avait pour objet de faire un point sur les mesures en faveur du numérique lancées dans le cadre du plan France Relance
M. Pierre-Marie Lehucher, co-président de Numeum, Président-Diecteur général de Berger-Levrault, Mme Jawaher Allala, administratrice de Numeum, Présidente-Directrice générale de Systnaps et M. Gilles Mezari, administrateur de Numeum, Président-Directeur général de Saaswedo, ont tout d’abord fait un point sur l’impact de la crise sur le secteur du numérique.
Selon les données de Numeum, ce secteur a connu un choc brutal en 2020 avec un recul du CA du secteur de -4,6% et ce sont 7 sociétés sur 10 qui ont connu un recul de leur activité.
Les entreprises de conseil en technologie ont connu le recul le plus important (-12,3%) suivies des entreprises de services du numérique (-4,2%) tandis que les éditeurs de logiciels et de plateformes ont, eux, légèrement cru du fait de l’utilisation en hausse de ce type d’outils par les consommateurs.
Toutefois, les dispositifs sociaux et financiers mis en place par l’Etat ont eu des effets bénéfiques sur le secteur et ont permis de le soutenir. Toute d’abord, les aides de l’Etat ont permis de soutenir les clients des entreprises du numérique : Numeum note que ce soutien à l’activité économique du pays a permis aux entreprises du secteur des nouvelles technologies de conserver une activité parfois fortement encouragée par l’utilisation accrue des solutions numériques pendant la crise (télétravail etc).
Mais surtout, les données de Numeum permettent de constater que les entreprises du secteur ont, après l’utilisation des dispositifs d’activité partielle et du PGE (respectivement 29% et 31% d’entre elles) ont eu recours à d’autres dispositifs mis en place par l’Etat visant à répondre à une forte tension sur le marché du travail dans leur secteur. 35% d’entre elles ont utilisé les aides alternants, 18% les aides à l’embauche de jeunes diplômés et 16% le FNE formation.
La croissance du secteur semble désormais repartie avec des prévisions de croissance de 4,8% pour 2021. Le numérique est par ailleurs fortement stimulé par les grandes tendances pour les entreprises que sont la migration vers le cloud, l’utilisation des données, la transformation digitale en générale ou la prise en compte de la problématique de la cybersécurité.
La crise a toutefois permis de souligner les problèmes de formation (longues et courtes) et donc de recrutements dans les différents secteurs du numérique alors même que 232 000 recrutements sont attendus d’ici 2027. Les intervenants et les députés présents ont plaidé pour une réelle prise en compte de ce phénomène par les pouvoirs publics. La complexité de cela demeure l’extrême rapidité avec laquelle les technologies évoluent ce qui implique une réelle agilité dans l’élaboration des cursus et des supports de formation ainsi que des remises à niveaux régulières des personnes en activité.
Si l’investissement du Plan France Relance visant à soutenir la transformation numérique de notre pays est conséquent (908 millions d’euros au total), l’accompagnement des décideurs, des administrations, des TPE/PME et du secteur industriel demeure, à côté des enjeux liés à la formation, prioritaire afin de faire de la France un pays à la pointe des nouvelles technologies.
Députée LREM des Français établis à l’étranger (Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien)
Ancienne Cheffe d’entreprise Cybersécurité, Commandant de réserve Cyber-défense