7 Février 2019
Discours d’Amélia Lakrafi lors du concours d’éloquence sur les Jeux Olympiques et Paralympiques organisé à l’Assemblée nationale pour les jeunes de collèges et lycées de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine
Mesdames et Messieurs les parlementaires, chers collègues, Mesdames et Messieurs les élus, Chers participants collégiens et lycéens, Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
C’est un plaisir immense et un honneur de vous recevoir ici à l’Assemblée nationale, où nous allons écouter, admirer et naturellement encourager les représentants de 5 collèges et de 2 lycées de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine qui participent à ce concours d’éloquence « olympique et paralympique ». Cette belle initiative nous la devons d’abord à Madioula DIABI-AIDARA, formidable adjointe à la jeunesse, aux sports et à la culture de la Mairie de l’île-Saint-Denis.
Ce concours a été également rendu possible grâce aux nombreux partenaires qui se sont investis dans ce projet et, au regard de leur qualité, je veux les citer : la Mairie de l’ïle Saint-Denis et son maire, Mohamed Gnabaly, Plaine commune et son Président, Patrick Braouzec, le Conseil départemental de la Seine-saint-Denis et son Président, Stéphane Troussel, le comité d’organisation des jeux olympiques Paris 2024, les députés Eric Coquerel et Stéphane Peu, Elsa Faucillon et Sabine Rubin, Michel Bourgain, Maire honoraire de l’ile-Saint-Denis, Yvan Wouandji, Nouredine Kamala, et beaucoup d’autres qui me pardonneront de ne pas les mentionner mais qui ont œuvré pour sa réussite. Je veux saluer aussi tous les membres du jury qui ont répondu présent pour cette initiative.
Et que ce concours se déroule ici au sein du Parlement est éminemment symbolique car notre noble assemblée, vous le savez, a également été témoin tout au long de son histoire de la présence de tribuns qui ont fait montre d’éloquence exceptionnelle pour notamment défendre leurs idéaux.
Je pense notamment :
à Victor Hugo, l’acharné contre la peine de mort et pour le suffrage universel,
à Gambetta, le Républicain,
à Jules Ferry, le chantre de la laïcité,
à Jean Jaurès, l’humaniste,
à Georges Clémenceau, le combattant dont nous venons de célébrer le centenaire,
ou encore à Aristide Briand, l’Européen.
Je pense aussi et naturellement à Charles de Gaulle, à André Malraux, à Léopold Sedar Senghor, à Simone Veil et à tant d’autres dont les paroles, les combats et les valeurs demeurent à jamais gravés dans nos histoires et consciences collectives. Et des valeurs, les jeux olympiques et paralympiques en sont pleinement porteurs ! Tout d’abord, en modifiant le regard sur le handicap et sur les athlètes handicapés dont l’engagement et les performances sont époustouflantes. Leur volonté et leur force sont des exemples qui doivent nous inspirer et nous guider au quotidien ! En matière d’égalité hommes-femmes également.
L’olympisme qui est un « humanisme passe nécessairement, et par tous moyens appropriés, par la promotion des femmes dans le sport, à tous les niveaux de compétition et de responsabilité, notamment dans les organes exécutifs des organisations sportives nationales et internationales » (Chap. I – Art. 2.7).
De la même façon, la pratique de l’olympisme, les jeux olympiques et paralympiques ne peuvent être des tribunes militantes. Je rappellerai que la charte olympique stipule que : « toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne, qu’elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique ». L’olympisme c’est aussi une aventure humaine extraordinaire, un défi sportif inouï, l’excellence, le dépassement de soi et le profond respect des autres. Chacune et chacun d’entre vous se doit de porter ces valeurs visant, au-delà du sport, à promouvoir la paix et la dignité humaine. Quant à l’éloquence, il s’agit d’un exercice de talent et de haute volée ! Cet art oratoire et cette élégance naturelle dans la manière de s’exprimer sont fascinatoires, voire jubilatoires, et nul doute que malgré vos jeunes âges, vous êtes déjà toutes et tous des disciples de Cicéron, immense orateur qui, dans son ouvrage sur « l’orateur idéal » avait déjà posé un siècle avant notre ère les grands principes de l’art oratoire.
Alors, chers participants et chers amis, naturellement une équipe de collégiens et une équipe de lycéens remporteront un trophée mais d’emblée votre présence, votre engagement, votre énergie positive à participer à ce concours d’éloquence pour promouvoir les jeux olympiques et paralympiques sont déjà une victoire partagée, celle de l’esprit du verbe et de la pensée en faveur des valeurs sportives et humaines de l’olympisme !
Alors, à vos mots pour nous convaincre, nous persuader, nous émouvoir !
A vos tirades pour nous surprendre, nous faire vibrer, nous marquer !
Je vous remercie