Face aux terribles effets occasionnés par la crise sanitaire sur les petites et les moyennes entreprises établies en Afrique, dont celles tenues par des Français, j’ai souhaité intervenir dès le printemps dernier pour solliciter auprès du gouvernement la mise en place d’une aide qui leur soit dédiée. Tel était ainsi le sens du courrier que j’adressais le 29 mai 2020 au ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, auquel 65 autres de mes collègues députés avaient accepté de s’associer et que vous pouvez retrouver en cliquant ici
Cette mobilisation, ainsi que celle sans faille du directeur de l’AFD (Agence française de développement), avait fini par payer. Nous obtenions alors l’inscription dans le budget rectificatif numéro 3, adopté durant l’été, d’une garantie de 160M d’euros de l’Etat français destinée à faciliter l’accès aux prêts pour surmonter les pertes liées au contexte sanitaire.
Depuis, ce dispositif, dont le pilotage a été confié à la filiale de l’AFD Proparco, peine à se mettre concrètement en oeuvre sur le terrain. L’attente est très longue pour les entrepreneurs pour lesquels l’accès à ces prêts est vital pour le maintien de leur activité. J’en ai bien conscience. Je sais toutefois toute l’énergie mobilisée par Proparco pour bâtir des partenariats solides et fiables avec les relais bancaires locaux, afin de rendre cette aide accessible au plus vite. D’ici la fin de ce mois de décembre, les premiers prêts devraient être attribués. Nous en savons toutefois déjà un peu plus sur le périmètre et les modalités d’application de cette mesure.
Cette garantie de 160M d’euros s’inscrit dans le cadre du volet « Choose AFrica Resilience », qui renforce d’1 milliard d’euros l’initiative « Choose Africa » de l’AFD/Proparco. Elle se destine aux TPE/PME affectées par la crise, sur le modèle du prêt garanti par l’Etat (PGE) français.
Sur les 160 M EUR, 100 M sont destinés à offrir une garantie à 80% par Proparco à 125 M EUR de prêts (les 60 M EUR restants sont utilisés pour des actions en faveur des banques locales et TPE/PME à travers des institutions de microfinance. Grâce à un effet levier, ces 160 M EUR permettront de déployer 245 M EUR au bénéfice d’entreprises africaines dont celles des Français de l’étranger.
Il s’agit de prêts accordés par des banques locales ayant noué un partenariat avec Proparco dans le cadre de cette initiative de 12 à 48 mois dont le montant ne pourra excéder 25% du CA de l’année 2019.
Seront éligibles les entreprises de moins de 200 salariés ayant connu une perte de CA supérieure à 20% par rapport à 2019 et connaisant au 31 décembre 2019 des ratios financiers sains.
La liste des pays où sera développée cette garantie courant décembre est en cours de finalisation mais il s’agirait d’abord de pays d’Afrique centrale et de l’ouest où Proparco a déjà noué de solides partenariats bancaires dans le cadre du mécanisme ARIZ.