Je me suis rendue à Maurice du 2 au 5 décembre 2022, pays où résident près de 15 000 Français, en faisant le 4e le plus important de ma circonscription en termes de présence française. C’est également une destination privilégiée pour les vacanciers français qui représentent la part plus large de touristes sur l’île, avec environ 500 000 visiteurs par an.
Je suis particulièrement heureuse d’avoir pu y retrouver nos compatriotes car les conditions très strictes d’accès à l’île durant la crise épidémique ne m’avait pas permis d’y retourner dans le cadre de mon mandat de députée, depuis 2019. Ce n’est pas parce que l’on vit dans un lieu paradisiaque que l’on ne souffre pas de difficultés sociales, de problèmes d’accès aux services publics et aux démarches administratives du quotidien, ou de problèmes d’emploi. En effet, à Maurice aussi, notre communauté française, dans toute sa diversité, a des besoins et des attentes et il convient de les écouter et de les relayer. Tel était donc l’objet principal de mon déplacement et je tiens à remercier chaleureusement l’Ambassadrice de France, S.E Florence Caussé Tissier, ainsi que l’ensemble de ses équipes qui m’ont aidée à construire un programme extrêmement complet, m’ayant permis d’apprécier et de passer en revue toutes les facettes de la vie des Français à Maurice.
Dès mon arrivée, j’ai ainsi eu l’occasion d’être accueillie à la résidence de France pour une réception organisée pour la communauté française, au cours de laquelle j’ai pris le temps d’échanger avec l’ensemble des participants.
Avec Madame l’Ambassadrice, nous avons pu faire un point complet sur les enjeux qui se posent actuellement en matière de relations diplomatiques entre la France et Maurice. Les liens d’amitié entre nos deux pays sont historiques, la francophonie à Maurice tient une place toute singulière et nous pouvons y mesurer un grand désir de France et de renforcement de nos relations. Toutefois, compte tenu de sa position géographique, Maurice demeure bien souvent hors des circuits des visites officielles. C’est selon moi un tort et je n’ai pas manqué de suggérer dès mon retour à Paris à notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères lors d’une audition à l’Assemblée nationale, l’idée d’envisager un déplacement du président de la République durant ce nouveau quinquennat.
Je me suis par ailleurs longuement entretenue avec les Conseillers des Français de l’étranger compétents sur la zone, dont je tiens à saluer l’engagement quotidien auprès de nos compatriotes. Les quatre élus à Maurice résident dans le pays depuis plusieurs décennies et en ont une connaissance très fine, ce qui est incontestablement un atout pour les Français qu’ils représentent. Tout comme l’avait fait l’Ambassadrice, ils ont notamment souhaité me faire part de la situation des prisonniers français, au nombre de 16 à l’heure actuelle. La plupart sont de très jeunes gens, venus de métropole, arrêtés et condamnés pour trafic de stupéfiants. Contrairement à ce que leur laissent croire les organisateurs de ces actes délictueux, la justice mauricienne fait preuve d’une très grande sévérité et instransigeance à l’égard de ces méfaits. Les peines encourues pour trafic de stupéfiant à Maurice peuvent aller au delà de 20 ans d’emprisonnement. Je plaide ainsi pour la mise en place d’une campagne d’information qui permette de dissuader notre jeunesse de se livrer à de telles pratiques, susceptibles de gâcher leur vie.
Pour une note plus heureuse, j’ai participé au marché de noël organisé au lycée des Mascareignes, l’un des 5 établissements d’enseignement français de l’île homologué par l’AEFE. L’occasion d’y rencontrer familles et élèves et d’y découvrir la richesse de l’artisanat proposé sur les stands et largement orienté sur des produits recyclés et respectueux de l’environnement.
J’ai par ailleurs souhaité réunir des responsables associatifs et des porteurs de projets qui oeuvrent à destination de notre communauté française. J’ai notamment pu échanger à cette occasion avec mon ami Marcel Misslin qui travaille à l’heure actuelle, avec la société d’entraide et de bienfaisance (SEB) qu’il préside à un projet d’inclusion numérique pour accompagner les personnes les plus éloignées des nouvelles technologies dans leur démarche. Cette ambition répond à un véritable enjeu. En effet, les formalités administratives des Français de l’étranger s’effectuent de plus en plus par la voie dématérialisée, ce qui est une très bonne chose mais qui peut également vite tourner au cauchemar lorsque l’on ne dispose pas d’une bonne connexion ou lorsque l’on ne maitrise pas ces outils.
J’ai eu l’opportunité de participer au gala annuel de la Chambre de commerce et d’industrie France-Maurice, à l’invitation de son président John Benatouil, consacrée à la remise de trophées récompensant les innovations et les apports des entreprises françaises implantées à Maurice. Je suis heureuse d’avoir pu m’exprimer devant ces acteurs de la communauté économique qui ont pour la plupart énormément souffert de la crise épidémique mais qui ont su faire preuve d’une très grande résilience.
Comme je le fais à chacun de mes déplacements, j’ai consacré une matinée entière à la visite du lycée français La Bourdonnais, le plus important de l’île en termes d’effectif puisqu’ils scolarisent près de 1410 élèves, de la maternelle à la terminale. Je remercie les équipes de direction et enseignantes pour l’accueil extrêmement chaleureux qui m’a été réservé. Je suis également particulièrement reconnaissante de la séquence qui a été organisée pour me permettre d’échanger avec les élèves sur l’engagement citoyen et le rôle d’une députée française. Plusieurs classes ont été réunies pour cet échange et j’ai pu mesurer l’intérêt énorme que cultivent les élèves pour la politique et les institutions françaises.
Dans la continuité de cette visite d’établissement, je me suis rendue dans les locaux de l’Institut français où se tenait le salon 100% études françaises en lien avec Campus France. Les cursus d’études en France attirent de très nombreux jeunes mauriciens et la moitié des élèves ayant fréquenté un établissement d’enseignement français à Maurice poursuivent leurs études en France. Ce salon répond donc à un besoin d’information très grand et a connu un vif succès.
En marge de cet événement, j’ai tenu une réunion de travail avec Mme l’Ambassadrice de France, Mme la Conseillère de coopération et d’action culturelles, Mme la directrice de « Move For Art », ainsi que la directrice de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Nantes sur les questions de coopération culturelle. Nous y avons notamment évoqué la nécessité de favoriser davantage d’initiatives pour la valorisation du patrimoine et dans le domaine de l’art contemporain.
Pour parachever ce tour d’horizon des institutions françaises présentes à Maurice, je me suis rendue dans les locaux de l’antenne locale de l’Agence française de développement pour un entretien avec sa directrice, ainsi qu’avec le secrétaire général de la Commission pour l’Océan indien. Nous avons pu échanger à cette occasion sur les différents projets de développement financés par la France pour accompagner l’essor de cette zone stratégique.
Je me suis aussi longuement entretenue avec Mme la consule générale et ses équipes pour évoquer les services aux Français et les besoins de l’administration pour mieux répondre à leurs attentes.
J’ai achevé ce riche déplacement par l’organisation d’une permanence parlementaire à destination des Français qui souhaitent me parler en privé sur un projet ou une difficulté. Ces rendez-vous individuels sont incontournables pour pouvoir échanger de manière plus directe et en confiance et je les renouvelle à chacun de mes visites de terrain.