La 7ème édition des « Petits déjeuners du numérique », organisée en coopération avec l’organisation professionnelle NUMEUM s’est tenue ce vendredi 2 juillet 2021 avec pour thème : La cybersécurité des entreprises. Nous avons ainsi eu le plaisir de recevoir pour aborder en profondeur ce sujet les intervenants suivant : Mme Nolwenn Le Ster, responsable de la Cybersécurité, cloud infrastructure services France à Capgemini et présidente du Comité Cybersécurité de Syntec Numérique; Mr Gérôme Billois, associé Cybersécurité et confiance digitale à Wavestone et membre du bureau du comité cybersécurité et syntec numérique, et Mr Gilles Mezari, administrateur et co-président du collège Editeurs syntec numérique.
La cybersécurité joue un rôle essentiel dans la transformation numérique et apparaît par ailleurs comme un secteur d’avenir pour notre économie.
Les intervenants ont souligné l’explosion des cyber-attaques à l’encontre des entreprises ces deux dernières années. En 2020 c’est 57% des entreprises qui déclarent avoir subi au moins une cyber-attaque dans l’année. Cette augmentation est due au fait que l’éco-système cybercriminel s’organise au fur et à mesure des années et devient de plus en plus efficace. Ainsi, on note l’exemple d’une plateforme dédiée au cyber-crime qui a vu ses revenus passer de 3 millions à 150 millions d’euros en 3 ans. Ces attaques, quand elles sont dirigées contre nos entreprises, ont des conséquences lourdes, entraînant en moyenne une interruption de 3 semaines de leurs systèmes d’information, et on estime à 60% le volume d’entreprises qui déposent le bilan à la suite d’une cyber attaque. Ces éléments nous invitent à être particulièrement attentifs à ce danger car la crise sanitaire a déjà fragilisé nos entreprises, et de fait, 37% des sociétés privées ont vu la généralisation du télétravail impacter fortement leur niveau de cybersécurité.
Face à cette problématique, il apparaît nécessaire de rendre attractif auprès de la jeunesse les métiers liés à la cybersécurité, ce secteur faisant face à une pénurie de main d’œuvre. La création du Campus Cyber apparaît alors comme étant une bonne initiative, mais des mesures supplémentaires renforçant l’attractivité de ce secteur sont nécessaires.
La réponse policière à la cybersécurité s’est grandement améliorée, à la différence de la réponse judiciaire. La France compte seulement 3 magistrats spécialisés pour 450 dossiers à traiter par an et ce chiffre est en augmentation d’année en année. C’est trop peu pour un sujet d’une importance capitale pour nos entreprises.
La question du niveau de sécurité des outils numériques utilisés par les entreprises françaises se pose également. Augmenter les standards de sécurité de ces instruments pourrait permettre de lutter efficacement en amont contre les cyber-attaques. Une réglementation à l’échelle européenne en ce sens pourrait être une réponse appropriée.
Enfin, j’ai évoqué la possibilité d’inciter fortement les entreprises innovantes touchant des aides publiques de l’Etat à souscrire à une assurance cyber, pour permettre à la fois une meilleure protection de la recherche et développement de ces entreprises ainsi que prévenir les conséquences économiques des cyber-attaques.
Députée LREM des Français établis à l’étranger (Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien)
Ancienne Cheffe d’entreprise Cybersécurité, Commandant de réserve Cyber-défense