Je me suis rendue à Madagascar du 10 au 14 septembre 2021, où j’ai eu l’occasion de séjourner quelques jours à Tananarive puis à Antsirabe, seule ville de province où j’ai pu me déplacer en raison des contraintes de desserte toujours fortes au sein de la Grande Ile.
Madagascar compte la troisième communauté de Français la plus importante de ma circonscription, après le Liban et les Emirats arabes unis. Le profil de nos compatriotes qui y résident est divers mais force est de constater que la crise sanitaire a placé nombre de familles face à d’importantes difficultés économiques et sociales. Dans ce contexte, aggravé par une période très stricte de fermeture des frontières, il me semblait important de pouvoir aller à la rencontre de ces Français et des acteurs institutionnels et associatifs qui les accompagnent au quotidien.
J’ai débuté mon séjour à Tananarive par l’organisation d’une permanence parlementaire, au cours de laquelle j’ai pu rencontrer les Français qui le souhaitaient dans le cadre d’entretiens individuels. Le lien n’avait jamais été interrompu puisque j’organise depuis le début de la crise sanitaire, des permanences parlementaires virtuelles, mais il est essentiel que ces échanges puissent reprendre de face à face.
J’ai ensuite consacré une longue séquence au tissus associatifs français. Celui-ci est particulièrement dense à Madagascar.
On y compte 11 organismes d’entraide et de solidarité (OLES) qui soutiennent et accompagnent nos compatriotes en difficulté ou en besoin d’assistance. Leur rôle est vital et prolonge utilement l’action consulaire. Au-delà de ces organismes d’entraide, bien d’autres associations et structures font vivre la cohésion au sein des communautés de Français, dans des domaines multiples : moments de convivialité avec Tana Accueil, accompagnement des entreprises avec Cci France Madagascar, solidarités et soutien dans les démarches administratives avec Mieux vivre ensemble à Madagascar qui organise des permanences dans 20 villes.
L’activité de ces structures est absolument vitale et complète utilement l’intervention des services consulaires. Je tiens à saluer le travail colossal mené par l’ensemble des bénévoles, tout singulièrement au cours de ces deux dernières années si particulière. Depuis le début de mon mandat, je défends le principe d’un soutien financier plus important de l’Etat à ce réseau associatif. J’espère que la crise sanitaire aura au moins permis de prendre conscience de l’utilité d’un tel renforcement de moyens, afin qu’il puisse être traduit en acte.
Les Français de Madagascar sont également très investis dans la vie économique du pays. Je l’ai une fois de plus constaté lors de ma rencontre avec un collectif de femmes entrepreneures : le groupement des femmes entrepreneures de Madagascar présidée par l’excellente Fanja Razakaboana. Je suis fière et heureuse de voir l’incroyable énergie déployée par ces femmes pour faire vivre l’entreprenariat au féminin de manière générale, pour accompagner des centaines d’entrepreneurs dans l’autonomie et l’emancipation . Je salue plus que jamais leur action et je souhaite qu’elles soient parties prenantes dans l’incubateur dont je soutiens la création sur place.
A Antsirabe, j’ai eu la chance de pouvoir visiter un beau projet financé par l’ Agence Française de Développement (AFD) accompagnée par le directeur de l’AFD à Madagascar : la structure d’accueil mise en place par l’ONG SOS Villages d’Enfants Madagascar prend en charge des enfants, accompagne des familles, œuvre à l’insertion et à l’autonomisation. C’est une approche complète et admirable.
Après cette visite riche en émotions, j’ai eu le plaisir de retrouver nos compatriotes dans le cadre d’une nouvelle permanence parlementaire puis à l’occasion de diverses réunions avec le milieu associatif et des entrepreneurs français. A Antsirabé, comme partout ailleurs à Madagascar, les patrons de petites entreprises qui vivent le plus souvent du tourisme, ont plus que souffert des conséquences de la crise sanitaire. Des dispositifs existent, que ce soit le secours occasionnel délivré par le réseau consulaire ou un système de prêt attribué par la filiale de l’AFD Proparco. Toutefois, d’après les témoignages des entrepreneurs que j’ai rencontrés, ces mesures ne sont pas adaptées à leur besoin. Je souhaite que l’on puisse ajuster le tir afin de mieux calibrer ces aides aux remontées du terrain. J’y travaille depuis mon retour de Madagascar.
J’ai également eu l’honneur d’être reçue par l’équipe de direction et enseignante du Collège français Jules Verne. Je tiens à remercier le chef de cet établissement, Monsieur Olivier Hureau, ainsi que les enseignants, les parents d’élève et les élèves qui m’ont accordé de leur temps pour évoquer notamment le problème du harcèlement scolaire.
J’ai ensuite achevé ce séjour à Antsirabe par une visite des locaux de l’Alliance Française qui fait rayonner la francophonie et la culture française. Je tiens à saluer l’ensemble de l’équipe dirigeante et des membres du Conseil d’administration, dont l’implication sans limite permets la conduite et l’aboutissement de superbes projets. Mention particulière pour celui de la culturethèque, plateforme web qui donne accès à des milliers de livres, vidéos, podcast et presse en français, contre 1euro par an pour les enfants et 3 euros pour les adultes !
De retour à Tananarive, j’ai profité des quelques heures qu’il me restait avant de reprendre mon vol pour Paris pour poursuivre mes rencontres.
J’ai ainsi eu l’honneur d’être accueillie au sein du Lycée Français De Tananarive (site Ambatobe) qui accueille chaque année plus de 1600 élèves, à compter de la 6e. A cette occasion, j’ai pu m’entretenir avec l’association des parents d’élève afin de recueillir les préoccupations qui animent les familles dans un contexte sanitaire et économique qui demeure fragile. Comme à Antsirabe, j’ai ensuite eu la chance d’échanger avec des élèves de 6e sur les question de harcèlement scolaire et de cyberharcèlement. Il s’agit là de sujets qui me tiennent à cœur et sur lesquels j’ai la conviction qu’il conviendrait de faire davantage de pédagogie et de sensibilisation. J’aime évoqué avec ces jeunes le brillant projet de Thomas Torrente qui développe une application nommée Hélé pour mieux accompagner les victimes de harcèlement scolaire.
Pour clôturer mon déplacement à Madagascar, je me suis entretenue avec les acteurs économiques français à Madagascar, ainsi qu’avec les représentants de nos grands fleurons implantés sur place. En charge du suivi du budget de l’Etat consacré à notre soutien à l’Export, je reste particulièrement attentive à la vitalité de notre réseau d’accompagnement de nos entreprises à l’étranger.
A l’issue de cette réunion, j’ai rencontré le responsable pour Madagascar de France Volontaires, plateforme de promotion du volontariat international, opérateur du ministère des Affaires étrangères. Avec environ 200 volontaires annuellement, Madagascar est l’un des pays accueillant le plus grand de Volontaires internationaux d’échange et de solidarité (VIES) dans le monde.