Méconnue du grand public, France Horizon, anciennement CEFR, est pourtant une association qui œuvre depuis 80 ans en matière d’hébergement et d’insertion sociale des plus précaires, et plus particulièrement des Français de l’étranger en difficulté qui font l’objet d’un rapatriement. 20 000 personnes sont accompagnées chaque année par cette association, et parmi elles environ 130 sont des Français rapatriés par le ministère des Affaires étrangères soit parce qu’une crise sévit dans leur pays de résidence, soit parce que leur situation de précarité le justifie.
Cet organisme a en effet été créé en avril 1940 par des ambassadeurs dans l’optique d’apporter un soutien matériel et logistique aux Français déplacés dans le contexte de la 2nde Guerre Mondiale. Cet ADN se reflète d’ailleurs dans la composition du Conseil d’administration de l’association qui compte des élus représentant les Français de l’étranger et des membres de l’administration diplomatique.
Alors, concrètement, comment s’organise cette mission d’accueil des Français de l’étranger ?
Un Français qui se retrouve en grande difficulté peut s’adresser au service social de son consulat, qui évalue sa situation. En fonction, une demande de rapatriement peut être envoyée à l’administration centrale. Si celle-ci est retenue, le dossier est transmis à France Horizon qui organise l’accueil et un suivi social étroit sur une période de 18 mois maximum permettant l’autonomie des personnes.
La prise en charge se fait dès l’arrivée à l’aéroport. Une équipe se charge d’accueillir la famille rapatriée pour l’emmener pour une période de quelques jours au centre de Vaujours (Seine-Saint-Denis), dans l’attente d’une orientation. Un transfert vers un centre en province est ensuite organisé en train. La famille sera alors accueillie par les équipes des antennes locales, composées d’assistantes sociales, de chargés d’insertion professionnelle, de psychologues et d’animateurs. Hébergées pour la plupart dans des appartements indépendants, ces familles sont accompagnées dans les premiers jours dans l’ensemble de leur démarches administratives : dossiers d’aides sociales, couverture santé, inscription scolaire des enfants, etc. Durant cette période, qui ne doit pas excédée 18 mois, une contribution aux frais de la prise en charge est demandée dès l’obtention des ressources financières.
L’association intervient également pour les rapatriements massifs en lien avec le centre de crise du ministère des Affaires étrangères, le dernier en date ayant été organisé en 2016 en faveur des Français rapatriés de la Libye.
Elle dispose enfin d’un réseau de 8 Ehpad dans lequel elle prend en charge des Français âgés ayant également solliciter leur retour en France auprès du Consulat.
En résumé, il s’agit là d’un bel outil de solidarité au service de nos compatriotes vulnérables de l’étranger qui rappelle que la France ne laisse jamais personne sur le bord du chemin.
Je forme pour ma part le vœu que son activité puisse rapidement monter en puissance s’agissant de l’accueil des victimes françaises de violences conjugales à l’étranger. Le travail que j’ai mené sur cette question a en effet montré que le retour en France, constitue, pour nombre de victimes, la seule échappatoire à la situation de violence. Mais ce retour est bien souvent freiné, voire empêchée, par l’absence de relais et de ressources dont elles disposeraient en France. La systématisation d’un accompagnement étroit comme celui proposé par France Horizon me semble une réponse adaptée. Le ministère des Affaires étrangères y travaille, également avec d’autres associations spécialisées. Je soutiens bien évidemment pleinement cette démarche. Je salue également l’écoute attentive que m’ont accordée les dirigeants et les équipes de l’association sur cette question sur laquelle ils sont disposés à avancer.
Députée LREM des Français établis à l’étranger (Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien)
Ancienne Cheffe d’entreprise Cybersécurité, Commandant de réserve Cyber-défense