L’assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi de programmation de la recherche pour les années 2021-2030.
A titre personnel, je me réjouis que nous soyons en situation de tenir le calendrier que nous nous étions fixé en la matière tant j’ai pu constater, dans ma vie passée d’entrepreneure, les défaillances structurelles de notre système de recherche et de ses financements, et surtout notre incapacité à valoriser et à protéger les carrières et les productions scientifiques.
Bâtir une trajectoire claire et une ambition forte en faveur de notre recherche scientifique n’est pas un enjeu mineur pour notre pays. La science et la recherche produisent en effet les connaissances nécessaires au progrès économique et social. Elles sont le pilier de notre développement. Elles contribuent à la performance de nos organisations, qu’il s’agisse d’éducation, de travail, de notre fonctionnement démocratique ou encore, comme nous le constatons à l’heure actuelle dans le cadre de la crise sanitaire sans précédent que nous traversons, de l’amélioration de notre système de santé. Elles sont donc un élément incontournable de notre souveraineté et de notre puissance nationales.
Malgré ces constats en forme d’évidences, la France a pris au cours de ces deux dernières décennies, un retard inouï dans ces domaines, marqué tout particulièrement par un déficit chronique d’investissement et une défiance de plus en plus prégnante du monde scientifique vis-à-vis du manque d’entrain de l’Etat à accompagner le nécessaire changement.
Car oui, cela faisait 14 ans qu’aucun texte d’une telle ampleur sur un sujet si central pour notre attractivité, notre compétitivité et notre capacité à relever les défis scientifiques d’aujourd’hui et de demain, n’avait pas été débattu au Parlement ! Pire encore, alors qu’il y a 20 ans, la stratégie de Lisbonne prévoyait de consacrer 3% du PIB national à la recherche (investissement minimum conseillé par l’OCDE) d’ici à 2010, force est de constater qu’en 2020 nous sommes encore loin du compte, la France étant même en situation de totale décrochage par rapport à ses voisins européens et aux autres puissances mondiales.
C’est à cette urgence que le Président de la République a voulu répondre en prenant des engagements fermes en matière de refonte de notre système de recherche. Le texte de loi qui est actuellement en discussion au Parlement en est la traduction et comme dans bien des domaines, la stratégie de réarmement passe avant tout par des financements renforcés. Il prévoit ainsi de mobiliser 25 milliards d’euros sur les 10 prochaines années, fléchés sur 4 axes prioritaires :
• L’investissement massif dans la recherche publique
• Le renforcement de l’attractivité des métiers scientifiques
• La prévalence de la science dans la société
• La simplification de la vie de toutes celles et tous ceux qui font vivre la science
Il s’agit là d’un texte de progrès dont les générations futures pourront pleinement tirer les bénéfices.
Députée LREM des Français établis à l’étranger (Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien)
Ancienne Cheffe d’entreprise Cybersécurité, Commandant de réserve Cyber-défense