Merci à toutes et à tous de vous être connectés pour ce moment d’échange.
- C’est la 1ère fois que j’organise ce format pour célébrer l’entrée dans cette nouvelle année. Je voulais en effet quelque chose de plus direct et convivial qu’une simple carte de vœux virtuelle. Notre monde est en proie à de trop nombreux désordres et dans ce contexte, il est toujours nécessaire de se parler pour de vrai et de retrouver un peu de chaleur humaine.
- Permettez-moi donc avant toute chose de vous souhaiter mes meilleurs vœux de santé et d’accomplissement pour 2024. Que cette année soit source d’épanouissement sur le plan personnel. Sur le plan collectif je nous souhaite à nous tous la force de nous retrouver sur ce qui nous rassemble et d’avancer ensemble vers un monde plus juste et serein.
Je veux moi-même concentrer mes priorités et mon énergie sur ce qui peut fédérer et rassembler autour d’actions qui ont du sens. Ce sera ma ligne conductrice tout au long de cette année, autour de trois sujets en particulier : la francophonie, l’accompagnement et la valorisation des EFE et le plus important pour la fin la solidarité française à l’étranger.
Je veux vous rassurer, les autres sujets qui sont désormais du quotidien continuerons d’être : iÉducation, simplification administrative et dématérialisation, santé, fiscalité, retraite, compte bancaire, environnement (App Thelma : appel à volontaires éco club citoyen) devoir de mémoire notamment la mobilisation de nos militaires retraités…
1 – Francophonie d’abord.
→ J’en ai bien conscience, vouloir susciter l’intérêt pour la francophonie, cela peut paraître un peu désuet, voire totalement dépassé. Alors pourquoi ce sujet :
- Raison 1 : la francophonie est précisément un objet rassembleur, qui permet de parler paix et concorde des peuples. Notre monde en a bien besoin. Vous êtes bien placé pour le savoir en tant que Français de l’étranger. Vous ne partez pas à l’étranger pour parler français mais une fois à l’étranger, il y a bien des communautés d’intérêts, des affinités, une entraide aussi, qui se nouent entre les francophones parce qu’il y a la langue en partage. Le français est parlé sur les 5 continents.
- Raison 2 : depuis le début de ce mandat – mon 2e en tant que députée, j’occupe une fonction nouvelle au sein de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, en tant que présidente déléguée de la section française. Derrière ce titre un peu alambiqué, il y a un rôle : celui de raviver l’intérêt que portent les parlementaires français, et les Français, à la francophonie. Par ailleurs, je mène une mission d’information sur l’avenir de la francophonie pour le compte de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et ce, jusqu’à la fin du premier semestre 2024. Ces deux fonctions me conduiront à proposer des recommandations et il est à ce stade un constat qui est sans appel : les instances de la francophonie et l’écosystème qui gravite autour ont besoin de sang neuf et de modernité. C’est là un défi à relever et j’ai la conviction que vous avez un rôle à jouer et les élèves de nos lycées français à l’étranger aussi. Je ferai des propositions en ce sens. D’ailleurs, cette année verra l’instauration du « Pass’ éducation langue française » annoncé par le Président de la République, pour permettre aux enfants de nos compatriotes scolarisés qui en ont besoin de se remettre à niveau en langue français. (Budget 1M d’euros)
- Raison 3 : Nous avons un calendrier. La France accueille le sommet de la francophonie à Villers Cotterêt en octobre prochain. C’est la première fois depuis plus de 32 ans que ce Sommet – qui est un événement international majeur – se déroule dans notre pays. C’est l’occasion unique de raviver la flamme de la francophonie et de la remettre au goût du jour.
2 – L’accompagnement et la valorisation des entrepreneurs français à l’étranger.
→ Là encore, c’est un sujet rassembleur et qui met tout le monde d’accord dans l’environnement « FDE » : il faut davantage soutenir nos entrepreneurs français à l’étranger. Les grands groupes n’ont pas besoin de la puissance publique, mais les plus petits opérateurs, qui sont aussi les ambassadeurs de nos savoir-faire, si.
→ Soutenir, ce n’est pas forcément donner de l’argent. Pendant la crise Covid, nous nous sommes mobilisés pour qu’une aide directe leur soit apportée. Un dispositif a été mis sur pied en lien avec Proparco mais il a vite montré ses limites car il y a un sujet d’identification et de définition des EFE.
→ Je propose 3 axes simples pour mieux les accompagner :
- Aller au bout de la création d’un Label EFE délivré par le ministère des Affaires étrangères. Beaucoup de parlementaires ont travaillé sur le sujet, notamment avec des propositions de loi. En réalité, il n’y a pas besoin de la loi pour créer un tel Label. Pour aller vite, j’ai proposé à ce que l’on puisse le créer par la voie réglementaire, en lien avec le gouvernement. C’est en cours de concrétisation.
- Coordonner les EFE pour partager astuces et bonnes pratiques. Dans la plupart des pays, les entrepreneurs échangent dans le cadre de clubs d’affaires. Il faut encourager leur création là où il n’y en a pas et je les incite à se parler entre eux avec une nouvelle plateforme en cours de finalisation, CCAFI
- Favoriser le recours aux VIE (volontaire en entreprise) : depuis plusieurs mois, a été ouverte la possibilité pour les EFE de faire appel à un VIE, grâce à l’association EFE International (qui est une initiative du réseau des CCI à l’étranger et des Conseillers du commerce extérieur de la France) dont la gestion est pilotée par Business France. Ce dispositif doit monter en puissance. Il faut le faire connaître auprès des entreprises elles-mêmes et auprès des relais d’information. Pour ce faire, j’organise un grand colloque sur les VI (volontariat international) en partenariat avec Business France à l’Assemblée nationale le 11 avril prochain.
Une retransmission pour que vous puissiez y assister à distance sera prévue.
3- Faire vivre les actions d’entraide française à l’étranger.
→ Partout dans le monde, les Français ont exporté les principes de la solidarité à la française. Cela s’exprime notamment, par la présence dans la quasi-totalité des pays d’organisme d’entraide et de bienfaisance : les OLES.
→ Ces OLES sont soutenus financièrement par l’État français pour déployer leur action auprès de nos compatriotes vulnérables. ce budget a été multiplié par 3 en 2022 (passage de 500 000 euro à 1,4 millions euro)
→ Mais au-delà des financements, ces organismes souffrent aussi d’un manque de visibilité, de difficultés à trouver des bénévoles, à pérenniser leur moyen, etc.
Face à ce constat, j’ai créé en 2020 la Fédération internationale des entraides françaises – la FIBRE, qui offre un appui logistique et technique aux OLES dans leur gestion quotidienne.
Avec la FIBRE, l’année 2024 sera marqué par trois aboutissements importants :
- Le déploiement de nouvelles ressources humaines via un partenariat avec France Volontaires et des sponsors privés : dans le cadre d’un projet pilote, nous avons travaillé à ce partenariat pendant plusieurs mois et je suis heureuse de vous annoncer que le premier volontaire de solidarité international (VSI) devrait intégrer l’OLES de Douala (l’AEFD) dans les semaines à venir puisque la volontaire devrait arriver fin-mars au Cameroun Si cette expérimentation est un succès, nous ambitionnons de la dupliquer aux OLES volontaires.
- Lutte contre les violences faites aux femmes à l’étranger : c’est un sujet sur lequel je travaille depuis le Grenelle des violences conjugales lancés en 2019. J’y avais alors pointé l’absence de prise en compte spécifique par nos politiques publiques de la situation des victimes françaises à l’étranger. Beaucoup de choses ont bougé depuis, ne serait-ce que sur la sensibilisation du réseau consulaire à ces situations. Mais nous avançons également avec la FIBRE et les OLES grâce à l’engagement de Priscillia Routier Trillard, fondatrice des communautés THE SORORITY et SAVE YOU, qui nous fait l’honneur d’être présente aujourd’hui.
- L’inclusion numérique : le président de l’OLES de Maurice, Marcel Misslin, mène un projet que nous soutenons sans réserve, pour accompagner les particuliers dans leurs démarches en ligne. Ce projet prendra la forme d’un bus itinérant qui ira à la rencontre des personnes en besoin d’accompagnement.
Je vais m’arrêter là. Pour que l’on puisse parler justement entraide à l’étranger et pourquoi pas vous inciter à vous engager auprès des associations dans vos pays, j’ai sollicité deux intervenants que je remercie chaleureusement.
Alexandre Barrière Izard, qui est Conseiller des Français de l’étranger en Afrique du Sud mais aussi président de l’Entraide du Cap, qui est l’une des OLES les plus actives, et VP de FIBRE. J’ai tenu à ce qu’il intervienne aujourd’hui pour qu’il nous dise ce qui l’a motivé à s’investir dans l’entraide au départ et comment il fait pour faire vivre l’activité.
Priscillia Routier Trillard, donc fondatrice des communautés SORORITY et Save You et qui va nous présenter son travail.