Je viens d’achever une tournée de deux semaines, du 16 au 28 novembre, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.
Ce déplacement m’apparaissait essentiel pour plusieurs raisons.
D’abord pour être en soutien et rassurer nos communautés de Français qui résident sur place, face à un contexte sécuritaire inquiétant et des manifestations contre notre pays qui se font jour dans certaines zones du Golfe et qui menacent l’intégrité de nos compatriotes. A Jeddah, en Arabie saoudite, deux attentats ont très directement visé la France et les Français, aux abords immédiats de notre consulat puis au cimetière non-musulman de la ville, où était organisée une cérémonie officielle pour célébrer l’armistice du 11 novembre. Fort heureusement, nous ne déplorons aucun décès mais il y a des victimes blessées et ce climat est nécessairement très anxiogène.
A la suite de ces attaques odieuses, je tenais donc à me rendre sur place. J’y ai rencontré des Français extrêmement soudés, solidaires et dotés d’un sang-froid impressionnant face aux circonstances. Je veux aussi saluer ici la mobilisation sans faille des agents de notre consulat, du médecin du poste, du Consul général et de notre Ambassadeur qui ont été présents, attentifs, à l’écoute et qui le demeurent encore aujourd’hui.
Par ailleurs, ce contexte troublé -que certains qui poursuivent des intérêts bien particuliers n’hésitent pas à instrumentaliser- appelait selon moi plus que jamais à entretenir le dialogue et la discussion avec nos partenaires locaux. Je me suis donc attachée au cours de ces deux semaines à multiplier les échanges avec les autorités locales, les représentants cultuels, les acteurs qui œuvrent notamment en matière de lutte contre la radicalisation et en faveur de la réinsertion durable des repentis. Ces échanges ont tous été francs et directs. Les points de désaccords existent mais j’ai la conviction que nous pouvons toujours trouver des éléments qui rassemblent.
Aux Émirats arabes unis où l’atmosphère générale est moins pesante pour les Français, j’ai souhaité aussi revêtir ma casquette de présidente du groupe d’amitié parlementaire France/Émirats pour réaffirmer sur place les liens étroits qui lient nos deux pays.
J’ai ainsi eu l’occasion de m’entretenir avec plusieurs membres éminents du Conseil national fédéral, dont le président de la commission des affaires étrangères M. Ali Al Nuaimi, pour évoquer la vitalité des relations entre nos deux pays et la nécessité d’œuvrer au maintien de la confiance.
Au-delà de ces entretiens d’ordre politique, je suis bien sûr aussi allée à la rencontre des différentes composantes de notre communauté française sur place. Plus de 25 000 de nos compatriotes sont à ce jour établis aux Émirats selon les chiffres officiels du nombre d’inscrits sur les registres consulaires. Après le Liban, il s’agit du pays de la 10e circonscription des Français de l’étranger, dont je suis la députée, où la présence française est la plus importante. C’est dire l’attractivité de ce pays pour nos concitoyens.
La communauté d’affaire, dont j’ai rencontré quelques membres au cours d’un déjeuner organisé par Madame la Consule générale de France à Dubaï, y est bien implantée et profite de nombreuses opportunités de développement qu’il nous appartient de consolider en renforçant notre politique d’aide à l’export et de conquête de marchés locaux, en particulier pour nos petites et moyennes entreprises.
Les Émirats arabes unis demeurent également une destination de choix pour les jeunes volontaires à l’international (VIE/VIA), même si les nouvelles affectations sont aujourd’hui ralenties en raison du contexte de pandémie mondiale et de fermeture des frontières. Les volontaires avec lesquels j’ai toutefois eu l’occasion d’échanger m’ont fait état des très grandes facilités d’intégration qu’ils connaissent sur place, notamment grâce à un système de parrainage et de coaching bien rodé qui permet un accompagnement très étroit dès leur arrivée.
Les liens culturels qui unissent la France et les Émirats arabes unis sont également très forts. La Sorbonne et le Louvre d’Abou Dabi en sont les manifestations les plus éclatantes. Mais cette réalité se traduit également dans le dynamisme de l’activité de l’Institut français et des Alliances françaises. Durant mon déplacement, j’ai notamment eu l’immense honneur d’inaugurer la 2e bibliothèque francophone du pays à Abou Dhabi, en présence de la ministre émirienne de la culture. Cet équipement transcende la seule communauté française établie sur place. Elle touche en effet un public très hétéroclite et cosmopolite.
De la même manière, notre réseau d’enseignement français confirme sa très grande attractivité auprès des familles françaises mais également auprès des familles émiriennes et internationales. Avec les proviseurs de ces établissements, j’ai souhaité échangé sur les questions de harcèlement scolaire au cours d’une réunion dédiée. D’importants dispositifs sont menés sur place pour lutter contre ce fléau et pourraient utilement servir d’exemple. J’ai aussi eu l’opportunité de visiter trois de ces structures : l’ICE, le lycée français international Georges Pompidou et le lycée français international de Dubaï (AFLEC). Je tiens ainsi à saluer la mobilisation totale dont font preuve les équipes de direction et d’enseignants pour permettre l’accueil des élèves dans des conditions sanitaires optimales.
Enfin, comme à chacun de mes déplacements en circonscription, j’ai souhaité échanger avec les associations de Français et les élus locaux des Français de l’étranger pour évoquer les différentes questions qui touchent la communauté française et plus particulièrement le sujet des violences conjugales qui me tient tout particulièrement à cœur.
Compte tenu de la richesse et de la densité de ce programme, je tiens enfin à remercier les équipes de notre Ambassade à Abou Dabi et de notre consulat à Dubai qui m’ont, comme à l’accoutumée, réservé un accueil chaleureux et contribuer à l’organisation de séquences de grande qualité.