J’ai eu le plaisir de me rendre les 05 et 06 octobre en Ethiopie, vaste pays de 110 millions d’habitants dont l’actualité est hélas souvent troublée, ce qui peut causer des problèmes de sécurité aux presque 1000 ressortissants Français installés dans ce pays. J’ai été heureuse d’y retrouver l’ambassadeur Rémi Maréchaux qui représente la France non seulement auprès de l’Ethiopie mais aussi de l’Union africaine.
Ce déplacement a d’abord été placé sous le signe de la culture avec une réunion portant sur les projets de coopération menés par la France en Ethiopie dans le domaine de la préservation du patrimoine, avec la participation du Centre français des études éthiopiennes (CFEE) et de l’AFD. Cette séquence s’est poursuivie par la visite du Palais national dont la restauration est financée par l’AFD et où devrait être installé un musée : un bel exemple de mise en valeur du patrimoine architectural éthiopien ! C’est aussi de culture, au travers de la diffusion de la langue française dans ce pays plutôt considéré comme anglophone, que j’ai pu m’entretenir avec Mme Nefertiti Mushiya Tshibanda, Représentante de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) auprès de l’Union africaine.
Au niveau politique, j’ai eu l’opportunité de dialoguer avec les élus du groupe d’amitié parlementaire Ethiopie-France sur la manière d’approfondir les liens entre nos deux pays et entre parlementaires français et éthiopiens.
Le déplacement s’est poursuivi sous le signe de l’économie avec une visite des locaux et studios de Canal+, installés depuis quelques années à Addis Abeba afin de poursuivre son expansion sur le continent africain et en particulier en Afrique de l’Est. Une autre riche séquence dédiée à la présence économique française a pris la forme d’un déjeuner avec nos conseillers du commerce extérieur et le club d’affaires franco-éthiopien (le CAFE) dont je salue le rôle primordial pour le développement de la présence économique française en Ethiopie.
Il m’était impossible d’aller à Addis Abeba visiter le Lycée Guébré Mariam où je m’étais déjà rendue lors de mon précédent déplacement en Ethiopie en 2018. J’ai pu échanger avec les élèves d’une classe de 3ème sur le rôle des députés mais aussi sur la question du harcèlement, un exercice toujours gratifiant tant ces enfants français mais aussi éthiopiens ou d’autres nationalités (Addis Abeba est un très important centre diplomatique) sont matures sur bien des sujets.
Enfin, je me suis rendue à l’Alliance française d’Addis Abeba afin d’y rencontrer, avec Michel Gleyze, notre dynamique et dévoué Conseiller des Français de l’étranger, des Français qui avaient souhaité me rencontrer, mais aussi un milieu associatif français très solidaire et plein d’énergie. C’est également sur ce très beau site de l’Alliance française que j’ai organisé une réception conviviale pour la communauté française en clôture de ce déplacement intense.
Je remercie sincèrement l’Ambassadeur Maréchaux pour la qualité de son accueil et les séquences organisées avec le concours de l’ambassade. Je remercie aussi très chaleureusement notre Conseiller des Français de l’étranger, Michel Gleyze, dont j’ai pu constater l’engagement au quotidien auprès de nos compatriotes.
Après avoir quitté Addis Abeba, j’ai rejoint le 07 octobre mes collègues les députés Christophe Marion et Michèle Peyron pour une visite de 48h à Djouba, au Soudan du sud. Ce déplacement a été organisé à l’initiative du député Marion en sa qualité de Président du groupe d’amitié parlementaire France-Soudan. Le conflit qui ravage ce pays, et entraîné le rapatriement de tous nos ressortissants en avril dernier, a conduit de nombreux réfugiés soudanais à s’exiler au Soudan du sud.
En plus de riches entretiens avec les organisations tel le HCR et les ONG qui prennent en charge ces réfugiés, nous avons pu visiter le camp de réfugiés de Gorom où plus de 7000 réfugiés soudanais, ont rejoint dans le courant des dernières semaines les 3000 réfugiés essentiellement éthiopiens qui formaient la population originelle du camp.
Cette séquence éprouvante, mais pleine d’espoir aussi, questionne notre humanité mais met aussi en lumière la solidarité que les femmes et les hommes de bonne volonté savent mettre en œuvre quand se produit le pire. Le déplacement s’est conclu par différents entretiens avec les autorités sud-soudanaises et en particulier avec le chef de l’Etat, M. le président Salva Kiir.
Les organisations humanitaires, tout comme nos interlocuteurs officiels et les réfugiés eux-mêmes, ont salué le soutien de la France, à titre bilatéral ou à travers l’UE, à leur pays. Je suis heureuse d’avoir fait la rencontre de notre ambassadeur à Djouba, SE M. Christian Bader, un homme passionnant qui s’évertue avec son équipe à rappeler l’existence d’un conflit qui demeure trop peu évoqué malgré sa gravité.