
En ma qualité de présidente déléguée de la section française et vice-présidente de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, je me suis rendue au Liban du 26 au 28 mars dernier dans le cadre d’une mission très dense sur la vitalité de l’usage du français dans le pays. J’ai en particulier eu l’honneur d’être conviée à l’Assemblée nationale du Liban, la Chambre des députés, et à m’y exprimer à la tribune (cliquez ici pour prendre connaissance de mon discours), à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de son adhésion à l’Assemblée parlementaire de la francophonie. La solennité du moment, qui m’a profondément touchée, atteste de l’importance du français pour ce pays et pour son peuple.

Le Liban est l’un des pays les plus importants de ma circonscription en termes de nombre de Français qui y résident -près de 20320 y sont officiellement inscrits sur les registres consulaires en 2022- mais c’est en effet aussi le berceau et le cœur battant de la francophonie au Moyen-Orient. Le français n’y est pas reconnu comme langue officielle mais les derniers chiffres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) estime que l’on y compte 38% de locuteurs francophones, soit environ 2 540 000 personnes qui s’expriment en français.
Les établissements français et francophones y sont très présents, avec des implantations historiques qui remontent à plus de 100 ans, et contribuent d’ailleurs à maintenir un niveau d’éducation élevé, exigence particulièrement importante pour le peuple libanais. 53 établissements homologués par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) y accueillent plus de 60 000 élèves. Il s’agit tout simplement du réseau de notre système d’enseignement français à l’étranger le plus important au monde et dans le contexte de crise profonde que connaît le Liban, la préservation de son activité est absolument vitale. La France y œuvre massivement et je tiens à saluer le dévouement de toutes les équipes pédagogiques et de direction qui mettent toute leur énergie dans la vie de ses établissements.

Mon déplacement au Liban a ainsi débuté par une réunion de travail avec S.E Mme Anne Grillo, Ambassadrice de France, sur les enjeux de la francophonie au Liban, mais aussi naturellement sur l’état du pays et les perspectives de crise qui peuvent être envisagées, espérons le, dans les meilleurs délais. J’ai ensuite eu donc l’honneur de me rendre à la Chambre des députés libanais.
Nous avons poursuivi avec la tenue de la réunion de la section libanaise de l’APF dont je note aussi la grande vitalité et la grande implication de ses membres, suivie d’un déjeuner officiel.

Dans la continuité de ces séquences, j’ai eu l’immense honneur de m’entretenir avec M. Lévon Amirjanyan, représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour le Moyen-Orient puis avec M. Bouraoui Limam, ambassadeur de Tunisie au Liban, doyen du groupe des ambassadeurs francophones (GAF), et une délégation d’ambassadeurs francophones.
J’ai par ailleurs eu l’opportunité d’assister à la réception organisée par l’Ambassadrice de France en l’honneur de M. le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, commandant en chef pour la Méditerranée.
Cette journée de travail s’est conclue par une rencontre conviviale avec des Français de Beyrouth, particulièrement investis au service de la francophonie, en tant que coordinateurs d’établissements français et francophones.

Enfin, j’ai achevé ce déplacement le mardi 28 mars, avec deux rendez-vous particulièrement stimulants. Le premier concerne ma visite de l’ESA (école supérieure des Affaires), école de management dédiée à la formation des cadres et dirigeants du Liban et du Moyen-Orient, gérée par la Chambre de Commerce et d’Industrie Régionale de Paris Ile-de-France (CCIR). C’est également un établissement dont la vocation est de créer des ponts entre l’Europe, le Moyen-Orient et le Liban. J’ai été particulièrement heureuse d’aller à la rencontre de son équipe dirigeante et de pouvoir échanger avec les étudiants, dont le niveau est impressionnant.

Mon second et dernier rendez-vous fut un échange particulièrement riche avec l’Ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban sur la situation actuelle du pays et sur la nécessité de parvenir à des résolutions de sortie de crise.