Pour prendre connaissance du projet de loi, cliquez ici
Dès le début de ce mois de février, l’Assemblée nationale examinera le projet de loi relatif à la réforme des retraites. Ce texte, qui fait partie des engagements du président de la République, est l’objet de nombreuses inquiétudes mais également de nombreux fantasmes ou contrevérités. Parce qu’il intéresse chacune et chacun d’entre nous, j’ai jugé utile de vous faire part de son contenu et des nouvelles dispositions qu’il introduit à ce stade, étant entendu que le débat parlementaire sera l’occasion de l’enrichir et de l’améliorer.
Alors que l’on comptait 3 cotisants pour 1 retraité en 1970, 2 cotisants pour 1 retraité en 2000, il n’y en a plus que 1,7 aujourd’hui. Les projections prévoient 1,4 cotisant pour 1 retraité d’ici 2050. Pour faire face à ce déséquilibre, l’âge de départ à la retraite augmentera donc progressivement pour atteindre 64 ans et il faudra alors avoir travaillé 43 ans pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. Néanmoins, les personnes ayant commencé à travailler tôt, continueront à partir plus tôt, entre 2 et 6 ans. C’est le cas des jeunes en apprentissage qui pour certains entrent dans le monde professionnel dès l’âge de 16 ans !
Le projet de loi prend également en compte la carrière des femmes et des aidants. Le congé parental sera ainsi comptabilisé et les travailleurs devant réduire leurs activités professionnelles afin de s’occuper d’un proche bénéficieront d’un dispositif spécifique de validation de leurs semestres.
En ce qui concerne la question de la pénibilité du travail, le compte de pénibilité est étendu et pourra également être utilisé afin de faciliter les reconversions professionnelles.
Les personnes ayant eu des métiers difficiles ou des problèmes de santé les empêchant de travailler doivent, en effet, pouvoir continuer à partir plus tôt. Comme aujourd’hui, les travailleurs handicapés pourront prendre leur retraite à 55 ans et 62 ans pour ceux en situation d’invalidité. Cette réforme marque, de plus, la fin des principaux régimes spéciaux.
Enfin, la situation des plus modestes est également abordée. En effet, certaines personnes ayant travaillé toute leur vie partent malgré tout à la retraite avec des pensions très faibles. Ces dernières pourront augmenter jusqu’à 100€ supplémentaires. De plus, les salariés ayant réalisé l’ensemble de leur carrière au SMIC, pourront eux bénéficier d’une retraite s’élevant à 85% de leur salaire net.
Cette réforme a fait l’objet de plusieurs concertations et échanges avec les partenaires sociaux ainsi que les groupes parlementaires. Le débat à l’Assemblée nationale et au Sénat doit désormais faire son œuvre et se dérouler, je le souhaite, dans les meilleures conditions possibles, avec pour seul objectif, la recherche du meilleur équilibre pour l’intérêt général.