J’ai participé le 22 avril dernier, comme je le fais régulièrement, à la réunion organisée par le CAFE, le Club d’affaires franco-éthiopien. L’ordre du jour en était l’évolution de la situation sanitaire et le climat des affaires dans cet immense pays de plus de 100 millions d’habitants.
Cette réunion était organisée à l’initiative de M. Olivier Poujade, Président du CAFE, de Mme Odile Roudaut, Vice-Présidence, et de M. Serge Tiran, Vice-Président de cette association, en présence de nos entreprises implantées en Ethiopie et de SE M. Rémi Maréchaux, notre ambassadeur à Addis Abeba.
Après un point sur le contexte politique et sécuritaire du pays – l’Ethiopie ayant surtout fait les gros titres des journaux récemment pour le conflit dans la région du Tigré – Monsieur l’ambassadeur a fait un point sur la situation sanitaire dans le pays. La question de la vaccination pour les Français établis en Ethiopie a ainsi été largement évoquée : il s’agit d’une préoccupation majeure de nos concitoyens résidant en Afrique en ces temps de pandémie. Un point qui m’interroge a été évoqué : un ressortissant français de passage en France se serait vu refuser l’accès à la vaccination du fait de l’absence de numéro de sécurité sociale. Il s’agit d’un fait en contradiction avec l’engagement pris par le gouvernement de permettre l’accès au vaccin aux Français de l’étranger même en cas de non affiliation à la sécurité sociale : je vais donc remonter ce problème à nos administrations afin de le régler. Par ailleurs, des Français ont été vaccinés en Ethiopie et il est très positif que ce pays aient permis l’accès aux vaccins à ses résidents étrangers. Toutefois, ils l’ont été avec des vaccins non homologués en Europe et ils s’interrogent sur la reconnaissance de leur vaccination de retour en France. Cette question m’a récemment été posée par nombre d’entre vous dans différents pays et je m’efforce d’interroger le gouvernement pour vous apporter très rapidement des réponses.
Le climat des affaires a ensuite été évoqué, avec notamment les questions de l’accès aux devises étrangères, de la propriété de leur société par les entrepreneurs étrangers, du renouvellement des permis de travail… La question des contrôles fiscaux ciblant les entreprises étrangères, un problème récurrent en Afrique, a aussi été pointée du doigt. Mais dans l’ensemble, les membres du CAFE ont noté les progrès réalisés par l’Ethiopie qui facilitent les relations avec l’administration locale. Bien entendu, nos entreprises souffrent beaucoup du contexte économique mondial dégradé et des restrictions liées à la pandémie qui pénalisent nécessairement les affaires.
Enfin, j’ai tenu à présenter aux représentants du CAFE et à ses membres les instruments mis en place par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), et dont ils ne savent par nécessairement qu’ils peuvent en bénéficier, tel le STAFE. Dans ma circonscription cette année, 2 CCI françaises – au Liban et aux Emirats arabes Unis – ont ainsi reçu un financement STAFE pour des projets d’intégration économique des femmes. J’ai également présenté le dispositif mis en place par le MEAE et traditionnellement réservé aux OLES leur permettant de venir en aide à nos compatriotes les plus fragilisés. Cette année, le dispositif a été étendu aux associations françaises installées à l’étranger de déposer une demande d’appui financier dans le but de soutenir les entrepreneurs français indépendants de l’étranger (EFE) et est ouvert jusqu’au 30 avril prochain. Ces entrepreneurs n’ont reçu aucune aide de la part de la France du fait de leur implantation hors du territoire national. Pourtant leur rôle est essentiel, ils jouent un rôle des plus importants dans les écosystèmes économiques français à l’étranger du fait de leur connaissance du terrain et des économies locales. J’ai ainsi demandé à ce que cette campagne de candidatures pour les subventions aux associations venant en aide aux Français de l’étranger puisse être prolongée au-delà du 30 avril.
Je remercie notre ambassadeur à Addis Abeba, le CAFE et toutes nos entreprises présentes en Ethiopie pour ces échanges passionnants. Je suis à chaque fois heureuse de constater le dynamisme et la cohésion de nos entrepreneurs à l’étranger qui traversent pourtant des moments difficiles en ces temps de pandémie. Je ne puis que féliciter le CAFE qui remplit parfaitement son mandat auprès de ses membres et qui contribue à asseoir jour après jour la réputation de la France et dans ce grand pays de la corne de l’Afrique.