La situation qui frappe une partie du Moyen-Orient à l’heure actuelle fait peser un risque, que nous avons la responsabilité d’évaluer à son plus juste niveau, sur le Liban et sa population. L’histoire et les événements plus récents, sur tous les continents, nous enseignent en effet que des tensions larvées ou déjà bien installées peuvent dégénérer plus vite qu’on ne l’aurait imaginé et qu’un embrasement généralisé est un élément qui reste de l’ordre du possible dans un contexte de poudrière.
Dans le cas spécifique du Liban, il doit être ni question de céder à la panique et de se projeter irrémédiablement dans le scénario du pire, ni de faire preuve d’un excès de confiance quant aux garanties de stabilité que nous apporteraient d’hypothétiques indicateurs. Ni pessimisme à outrance, ni déni des réalités. La prudence et le sang-froid doivent s’imposer et c’est précisément cet équilibre que la France recherche à la fois en soutien du Liban dans ses efforts de paix et de maitrise des tensions, mais aussi à l’égard de la communauté française sur place.
En tout état de cause, la situation demeure inquiétante. Pour cette raison, en tant que députée de circonscription, j’ai tenu à me rendre aux côtés des Français du Liban, par deux fois au cours du mois de novembre pour les assurer, si besoin en était, de l’engagement qui sera toujours celui de la France pour garantir leur sécurité. Mon suppléant, Joseph Moukarzel, qui réside lui-même à Beyrouth, me tient par ailleurs chaque jour informée de l’évolution du contexte et de l’état d’esprit et des attentes de nos compatriotes sur place.
Du 1er au 3 novembre, j’ai accompagné le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, à l’occasion d’un déplacement officiel à Beyrouth au cours duquel il a délivré un message fort sur la détermination de la France à contribuer à la désescalade dans la région. Comme il l’a encore précisé ces dernières heures, plus de 700 soldats participent à une mission de déconfliction au sud Liban dans le cadre d’un mandat de l’ONU.
Je me suis ensuite une nouvelle fois rendue à Beyrouth du 17 au 20 novembre pour prendre davantage de temps auprès des Français qui résident au Liban et dont l’inquiétude est croissante quant à leur avenir et à leur devenir. Les consignes de vigilance et les recommandations diffusées ces dernières semaines par notre réseau consulaire ont naturellement suscitées beaucoup d’interrogations et j’ai tenu à y répondre lors d’une réunion publique ouverte à tous. J’y ai rappelé que la France anticipait toute éventualité et qu’elle saurait mettre tout son savoir-faire à profit si une évacuation soudaine de ses ressortissants s’avérait nécessaire, comme elle l’a fait en 2006 ou comme elle l’a fait dans d’autres régions du monde ces derniers mois.
Profitant de ma présence sur place, j’ai par ailleurs tenu à assister au gala organisé par mon amie Fadia Otte, présidente de l’ONG Safe World Peace dont l’action est orientée autour d’un objectif de paix et d’entraide envers les plus démunis. Cette cérémonie prenait tout particulièrement son sens dans la période.
Le conflit au Moyen-Orient n’est toutefois pas le seul motif de préoccupation pour nos compatriotes du Liban. La crise financière et bancaire continue en effet d’occasionner des conséquences dans tous les pans du quotidien. Education, accès aux soins, accompagnement des difficultés sociales : la France fait preuve d’une vigilance de tous les instants pour que ses opérateurs qui interviennent dans ces secteurs assurent le meilleur niveau de service possible à nos compatriotes. Je continue pour ma part, plus que jamais dans ce contexte, à relayer les besoins, les attentes et les questions.