Mme Amélia Lakrafi, rapporteure de la commission des affaires étrangères. Lors de l’examen de ce texte en commission, vous aviez émis un certain nombre de réserves quant à la portée et au contenu de ces accords, mais vous aviez voté pour, indiquant qu’il vous semblait important d’approfondir notre coopération avec le Nigéria.
Sans naïveté ni angélisme, j’ai du mal à comprendre l’objet et le sens de la motion de rejet préalable que vous présentez. Je ne pense pas que l’on puisse accuser la France de néo-colonialisme au Nigéria. Votre intervention dépasse très largement les enjeux de cet accord, qui formalise des relations de sécurité et de défense existant déjà.
Je peux entendre d’autres préoccupations que vous avez exprimées ici et en commission. Certes, l’intégration à un G7 Sahel constituerait une voie de progression intéressante. Nous partageons tous ici les mêmes exigences afin que les droits de l’homme soient mieux respectés dans le monde.
Nous ne souhaitons donc pas non plus que les accords de défense se transforment en accord sur les ventes d’armes sans aucun contrôle des États. Toutefois, pour des raisons dont nous avons très largement fait état en commission, nous devons favoriser une relation plus étroite avec le Nigéria – vous en avez vous-même convenu, tel était le sens de votre vote en commission.
Pour travailler à cette perspective, il faut bien commencer quelque part. C’est précisément l’objet de l’accord qui nous est soumis aujourd’hui, qui n’est pas un aboutissement mais un commencement, une première pierre.
J’invite donc nos collègues à rejeter cette motion.