Toutes confessions et générations confondues, le peuple Libanais descend régulièrement dans la rue, depuis plus de deux mois, pour manifester pacifiquement avec comme objectif d’obtenir les réformes nécessaires au développement pérenne du pays et on ne peut que déplorer que certains d’entre eux aient été récemment blessés.
La crise économique, aggravée par la présence actuelle de 1,5 million de réfugiés syriens fuyant le chaos ainsi que le rôle et les actions contestées d’acteurs locaux influents, a placé le Liban, dans une situation complexe que seule une révolution structurelle profonde permettra de surmonter.
Plusieurs responsables politiques libanais, dont l’ancien Premier Ministre Saad Hariri, et le Président Michel Aoun, ont déjà exprimé leur souhait de voir nommés des ministres compétents et productifs afin d’amplifier les réformes en cours. Je forme le voeu que la nomination du nouveau Premier ministre, Hassan Diab, répondra à cet impératif avec la constitution d’un gouvernement de technocrates indépendants répondant à la demande des contestataires. L’objectif étant de renforcer la transparence, contribuer au redressement de l’économie au bénéfice de tous les Libanais et offrir des perspectives d’avenir à une jeunesse qui réclame des changements rapides, notamment en termes de droits humains, économiques et sociaux.
Soucieuse de la pleine souveraineté du Liban et du strict respect du droit à manifester pour tous les Libanais, la France est attentive aux derniers développements et appelle à la préservation du caractère pacifique des protestations.
La France s’est engagée, lors de la conférence internationale CEDRE intervenue en avril 2018, à soutenir le développement et le renforcement de l’économie libanaise dans le cadre d’un plan global de réformes et d’investissements d’infrastructures préparé par les autorités Libanaises. Réclamant des réformes radicales et un transparence réelle.
La présentation complète et la mise en œuvre de ce plan doivent intervenir urgemment au regard du contexte actuel.
En effet, les Libanais et nos compatriotes souffrent au quotidien de cette situation de crise politique et économique grave notamment en raison d’un système bancaire fragilisé limitant le transfert des capitaux et les retrait en dollars, sur lesquels je suis régulièrement interpellée.
A tous nos amis Libanais et aux Français du Liban dans cette période conjecturale, je veux dire toute mon affection et mon soutien.
Puisse l’année 2020 vous apporter sérénité et confiance dans l’avenir de ce si beau pays qui est si cher au cœur de tous les français comme l’évoquait le Général Charles de Gaulle !
Bonne année !
Amélia Lakrafi