Depuis le début de mon deuxième mandat de députée, je suis tout particulièrement investie au service du rayonnement de la francophonie, cette formidable idée de rassemblement autour de la langue française et des valeurs de liberté et d’émancipation qu’elle véhicule. A la fin de l’année 2022, j’ai en effet été élue présidente déléguée de la section française de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), organe de coopération parlementaire entre pays et régions francophones. J’occupe par ailleurs depuis presque 6 mois, la fonction de co-rapporteure d’une mission d’information sur l’avenir de la francophonie conduite au nom de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Ces responsabilités, que j’exerce avec passion, me confère une vue d’ensemble sur la perception que nous avons en France de cet objet un peu hybride qui est tout à la fois une idée, un principe, mais qui s’incarne également dans des organes institutionnels.
Force est de le constater toutefois : la Francophonie est un incroyable outil de dialogue et de rapprochement des peuples, et le monde en a bien besoin ! Mais comme on ne se préoccupe pas de l’air que l’on respire, les Français ont finalement peu investi cet instrument. Je veux pour ma part contribuer à le rendre visible, moderne et attractif, pour les jeunes en particulier.
L’année 2024 représente de ce point de vue une opportunité unique. La France organise en effet le XIXème Sommet de la Francophonie qui se déroulera les 4 et 5 octobre prochains à Villers-Cotterêts et à Paris, ce qui n’était pas arrivé depuis 33 ans ! A l’approche de cet événement important et parce que le printemps est toujours un moment de célébration de la francophonie, je veux rappeler dans cet article quelques éléments importants sur la notion même de francophonie et sur les actions que j’ai conduites ces dernières semaines dans ce domaine.
Pour mémoire -et je trouve personnellement qu’on ne le mesure pas assez- la langue française unit un vaste ensemble de plus de 320 millions de locuteurs sur les 5 continents, depuis la République démocratique du Congo en passant par le Québec, Madagascar, Maurice ou encore le Liban. Cet ensemble est un espace de dialogue privilégié, un pont entre les peuples.
Mais la Francophonie c’est aussi, comme je l’évoquais, un ensemble politique incarné par des institutions, au premier rang desquelles l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie). Sous son égide, nous faisons rayonner cette langue en partage, qui dispose même de sa journée internationale puisque tous les 20 mars, nous célébrons la francophonie à travers le monde. C’est en réalité pendant tout le mois de mars qu’un peu partout où vit le français, dans les alliances françaises, dans nos ambassades, dans les universités membres de l’AUF (Agence universitaire de la Francophonie), dans les pays où est présente l’OIF, on organise des événements autour de la langue française.
J’ai également souhaité mettre la Francophonie à l’honneur en France au travers de plusieurs initiatives :
Visite de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts avec la section française de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.
En tant que présidente déléguée de la section française de l’APF, j’ai invité mes collègues députés et sénateurs membres de cet organe à venir découvrir la Cité internationale de la langue française dans l’ancien château de François 1er à Villers-Cotterêts, à une cinquantaine de minutes de train de Paris, et inaugurée en 2023. Après plusieurs années de travaux menés sous l’impulsion du Président Macron, il s’agit d’un magnifique château accueillant une superbe exposition dédiée à la langue française, à son histoire, à ceux qui la font vivre et évoluer.
Incroyablement ludiques, les installations ultramodernes qui ont été installées dans de vastes salles d’exposition permettent à chacun de mieux connaître notre langue et ses interactions avec le monde.
La Cité internationale de la Francophonie accueillera en octobre prochain le XIXème Sommet de la Francophonie, un événement dont l’écho sera mondial et qui mettra Villers-Cotterêts sous le feu de tous les projecteurs.
Je remercie Paul Rondin, le Directeur de ce magnifique établissement, pour l’accueil chaleureux qu’ils nous a réservé.
Question au gouvernement : ma question à Franck Riester ministre délégué au Commerce extérieur, à l’Attractivité, à la Francophonie et aux Français de l’étranger.
C’est précisément le 20 mars, journée internationale de la Francophonie, que j’ai interrogé à l’occasion des questions au gouvernement, le ministre Franck Riester sur l’organisation de ce XIXème Sommet de la Francophonie qui se déroulera les 4 et 5 octobre prochains à Villers-Cotterêts et à Paris. Car s’il s’agit d’un rendez-vous institutionnel important où seront présents les Chefs d’Etat et délégations de tous les pays membres de l’OIF, il faut absolument que les Français et en particulier la jeunesse y soient associés. En effet, la France est paradoxalement le pays où le sujet de la Francophonie paraît peut-être le plus lointain et le plus désuet. Il est impératif de profiter de ce Sommet pour les Français s’approprient la thématique de la Francophonie, et comprennent en quoi elle est une incroyable opportunité d’ouverture sur le monde. Je souhaite en particulier que les jeunes des quartiers, ceux qui font vivre la langue française au travers des musiques urbaines ou des concours d’éloquence, puissent montrer toute la diversité de leurs talents au monde entier.
Tribune publiée dans le FigaroVox à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie.
J’ai par ailleurs tenu à publier une tribune sur ma vision de la Francophonie, de l’action de ses acteurs et des enjeux du prochain Sommet à l’occasion de la Journée internationale de la Francophonie, dans le magazine FigaroVox que je vous invite à découvrir en cliquant sur ce lien. «L’enseignement supérieur est la clé de voûte de la francophonie».
Auditions dans le cadre de la mission d’information dont je suis co-rapporteure sur l’avenir de la Francophonie.
Plus de 10 ans après le dernier rapport à l’Assemblée nationale sur ce sujet, j’ai souhaité qu’une mission d’information permette de faire le point sur l’avenir de ce vaste espace tant linguistique qu’institutionnel et géopolitique. Mais qu’il dresse aussi des perspectives sur ce que la Francophonie signifie pour nous en France et sur le rôle de la langue française.
J’ai eu l’immense plaisir de m’entretenir dans ce cadre, à l’Académie française, avec le grand Amin Maalouf, secrétaire perpétuel de l’Académie française pour qui la langue française et l’espace francophone sont si importants. J’ai aussi pu auditionner Mme Eva Nguyen Binh, Directrice de l’Institut français sur la place du français dans notre diplomatie culturelle, de même que des représentants de l’AFD, dont mon amie la très dynamique Safia Ibrahim-Netter, directrice du bureau de l’AFD à Kinshasa. Une autre audition des plus intéressantes a été celle du Recteur de l’AUF, M. Slim Khalbous, qui nous a exposé les magnifiques coopérations universitaires francophones mises en place par ce réseau de plus de 1000 universités dans le monde.
La préparation du Sommet de la Francophonie était l’objet de l’audition de M. François Vandeville, Secrétaire général du Sommet qui se tiendra à la cité internationale de la langue française dont nous avons aussi auditionné le directeur, M. Paul Rondin.
J’ai eu le plaisir d’échanger avec Mme Marie Christine Saragosse, présidente directrice générale de France Médias Monde qui inclut RFI et France 24 et qui rayonne ainsi dans tout l’espace francophone. Les aspects politiques et la question de la coopération décentralisée ont été abordées lors d’auditions avec le Délégué général de l’APF (Assemblée parlementaire de la Francophonie), M. Bruno Fuchs ainsi qu’avec l’AIMF (Association internationale des maires francophones) et l’AIRS (Association internationale des régions francophones). La francophonie économique n’a pas été oubliée avec l’audition de M. Geoffroy Roux de Bézieux, président de l’Alliance des patronats francophones et de M. Stéphane Tiki, pour le Groupement du Patronat Francophone, ces deux structures mettant en place de nombreuses actions favorisant les échanges commerciaux entre la France et tous les pays de l’espace francophone. Je remercie aussi l’universitaire Frédéric Turpin pour son regard des plus éclairants sur l’histoire de la Francophonie et M. Jacques Attali, que j’ai eu l’honneur de questionner sur le bilan qu’il dresse de la prise en compte des mesures qu’il préconisait dans son remarquable rapport de 2014. Enfin, j’ai été satisfaite de voir que la Francophonie concernait aussi les jeunes des quartiers populaires au travers de l’activité du campus francophone mis en place par M. Pouria Amirshahi, en Seine-Saint-Denis.
Cette mission d’information a également fait l’objet d’un déplacement au Maroc, à Rabat et Casablanca, afin de rencontrer les acteurs qui font vivre la langue française dans ce pays très francophone. Vous pouvez retrouver le compte rendu de ce déplacement en cliquant sur ce lien.