Le récent rapport de l’ONU paru en mai 2019 sur la biodiversité a dressé un constat catastrophique de l’état de la terre.
Pendant trois ans, 450 experts du monde entier ont travaillé et leurs conclusions, rendues sur 1 800 pages, ont livré l’état des lieux suivant :
– écosystèmes dégradés, voire ravagés
– eaux douces et marines polluées chaque année par 400 millions de tonnes de déchets (boues toxiques, solvants, plastiques, métaux lourds, etc)
– aggravation des inégalités face à la dégradation de la biodiversité
– partout dans le monde, conflits en croissance exponentielle liés à l’eau, l’énergie fossile et la nourriture
– air globalement vicié avec des zones entières où les populations sont en souffrance respiratoire
– surexploitation des stocks de poissons
– baisse de la diversité génétique
– dégradation des sols
– chute drastique des populations des insectes pollinisateurs
– baisse généralisée des populations de nombreux animaux
– couverture forestière déclinante
– extension anarchique des zones urbaines
– un million d’espèces menacées d’extinction
Des solutions urgentes et une prise en considération aiguë sont impératives car la nature nécessaire à l’humanité « décline plus vite que jamais dans l’histoire humaine ». Nous utilisons, exploitons et polluons tellement que déjà 75% de l’environnement terrestre et 66% de l’environnement marin ont été gravement impactés.
Alors s’il est hélas trop tard pour une partie de la nature définitivement perdue, nous avons encore la possibilité de rendre réversible cette course effrénée vers la destruction de la biodiversité, des espèces, de la terre et à terme de l’humanité.
En effet, chacune et chacun, à son niveau, est parfaitement en capacité de participer à la préservation et la restauration des écosystèmes, de lutter contre les extinctions en cours de plus d’un million d’espèces animales et végétales, et de cesser de surexploiter nos ressources naturelles.
Le Président Emmanuel Macron, qui a une parfaite conscience des urgences environnementales, a clairement indiqué que « La biodiversité est un sujet aussi important que le changement climatique et nous ne pouvons gagner cette bataille qu’en œuvrant sur tous les leviers ». Il a notamment rappelé qu’il souhaitait qu’en 2025 le plastique et les autres emballages problématiques soient recyclés à 100%, et que nous ayons diminué de 50% l’utilisation de produits phytosanitaires. Il a aussi souligné que « d’ici 2022, nous porterons à 30% la part de nos aires marines (22% actuellement) et terrestres (21% actuellement) protégées, dont un tiers d’aires protégées en pleine naturalité ».
Le 10 juillet 2019, Brune Poirson, Secrétaire d’Etat à la Transition écologique, a présenté en Conseil des ministres le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.
Le texte, qui transpose dans le droit français les mesures de la feuille de route de l’économie circulaire (Frec) et les derniers textes européens, vise à un renforcement significatif de l’information du consommateur, de la lutte contre le gaspillage, de la responsabilité des producteurs et contient une série de mesures renvoyées à des ordonnances. Il devrait être examiné au Parlement fin septembre 2019.
Réformer la responsabilité élargie des producteurs (REP) en rendant notamment obligatoire l’incorporation de matière recyclée dans certains produits, soumettre les produits de construction à une REP, faire évoluer le bonus-malus appliqué aux produits soumis à une REP, donner une plus grande place à l’économie sociale et solidaire, étendre la REP à de nouveaux produits, favoriser la réparation avec l’introduction d’un indice de réparabilité et étendre à des produits non alimentaires l’interdiction d’éliminer les invendus utilisables, sont autant de mesures nécessaires et attendues que le Gouvernement entend mettre en place sans délai au regard des urgences écologiques.
Des propositions de solutions globales pour préserver la planète seront également évoquées l’année prochaine lors de la 15èmeréunion de la convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP 15) et nul doute que la France fera entendre sa voix en ce sens car pour Robert Watson, président de la Plate‑forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services (IPBES), « nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».
Alors partout, des changements de paradigmes doivent être opérés tant individuellement que collectivement. Le consumérisme et le productivisme à outrance, qui impactent gravement la biodiversité, doivent être abandonnés et remplacés par des activités humaines et industrielles responsables et respectueuses de l’environnement. Tel est le sens de notre engagement et des combats que nous menons car la France entend jouer un rôle moteur en la matière.
Tous ensemble, nous devons : « Make our planet great again ! »
Amélia LAKRAFI