A la demande des parlementaires représentant les Français établis hors de France, le ministère des Affaires étrangères a organisé une nouvelle réunion pour faire un point sur la situation, à date, de nos compatriotes établis hors de France. Vous trouverez ci-dessous les principaux points abordés :
1- Conditions d’attribution de l’aide sociale d’urgence de 50 millions d’euros mobilisés pour les Français en difficulté
N.B. Ce point a été l’élément central des discussions de cette réunion tant le dispositif semble en l’état inadapté aux difficultés immédiates des Français et ne permet pas de répondre à son objectif initial : permettre aux Français de rester dans leur pays de résidence sans avoir à tout quitter dans la précipitation
Constats généraux :
Si tous les parlementaires ont salué cette mesure obtenue notamment grâce à la mobilisation très forte du ministre des Affaires étrangères, chacun pointe aussi les nombreux dysfonctionnements dans sa mise en oeuvre :
-seuls 1 à 2 % (500 000 millions d’euros) de l’enveloppe ont effectivement été utilisés à ce jour
-les justificatifs demandés (notamment l’attestation selon laquelle aucune aide familiale ou amicale ne peut être apportée) sont trop contraignants
-la procédure est trop lourde
-l’instruction des demandes n’intègre pas les élus locaux des Français de l’étranger
-les besoins du terrain ne sont pas pris en compte
Réponse de l’administration :
Les représentants de l’administration rappellent la nécessité d’encadrer strictement ce type de dispositif financier, ce qui est peut être vécu sur le terrain comme un manque de souplesse.
Ils rappellent les consignes de bienveillance transmises aux postes consulaires dans l’instruction des dossiers. Des assouplissements pourraient néanmoins intervenir à la suite de cette réunion. L’objectif n’est pas de dépenser le moins de budget possible et s’il devait y avoir un reliquat sur l’enveloppe, tout serait fait pour en obtenir le report l’an prochain.
2- Retour en France
Pas de restrictions :
-La « liste verte » du 9/07 identifie 15 pays hors UE avec lesquels la circulation des personnes peut se faire librement avec la France : Australie, Canada, Corée du Sud, Géorgie, Japon, Monténégro, Maroc, Nouvelle Zélande,Rwanda, Serbie, Thaïlande, Tunisie, Uruguay
N.B. cette liste est actualisée tous les 15 jours en fonction de l’évolution de l’épidémie
-les restrictions de circulation au sein de l’espace européen sont levées depuis le 15 juin (à noter tout de même que la réouverture des frontières relève d’une décision souveraine des Etats et non de l’UE)
-deux départements français restent en vigilance : Guyane et Mayotte
– des exemptions de restriction de circulation pourraient également être décidées par catégories de personnes, comme les étudiants.
Pour les autres pays :
Le protocole au retour en France est en cours d’arbitrage, mais pourrait prendre la forme suivante :
- pour les pays où un test PCR peut être effectué sans difficulté dans les 72h avant le départ, les voyageurs seront invités à en faire un pour accéder sans problème au territoire national (il a toutefois été constaté par le MEAE que très peu de pays permettait un accès dans les délais et à des prix accessibles à ces tests)
- Pour les pays où les tests préalables ne seraient pas possibles, un test PCR pourrait être proposé à l’aéroport ou en médecine de ville dès l’arrivée, avec enregistrement des coordonnées des personnes.
Plusieurs parlementaires ont toutefois pointé des règles plus strictes appliquées à l’embarquement par certaines compagnies aériennes qui imposent la présentation d’un test et ont également alerté sur l’importance d’avoir une doctrine claire s’agissant des tests pour la bonne compréhension par tous du dispositif.
Visa aux conjoints étrangers de Français :
Plusieurs parlementaires ont fait état de difficultés pour les conjoints étrangers de Français à obtenir un visa pour le retour en France.
L’administration rappelle la consigne très claire du ministère sur le sujet. La délivrance des visas aux conjoints étrangers de Français a fait partie de l’activité résiduelle des consulats durant les confinements. Il n’y a pas de difficultés constatés sur ce sujet en dehors de quelques cas ponctuels.
3- La santé des Français établis hors de France
Plus de 20 millions d’euros ont été débloqués pour assurer une prise en charge adaptée à nos compatriotes en fonction des besoins constatés sur le terrain où un travail très fin a été mené. 80 pays en ont bénéficié à ce jour avec plusieurs volets développés selon les situations :
-développement du télé-suivi de patients COVID
-renforcement des capacités de l’offre d’accueil des Français dans 67 pays
-approvisionnement en médicaments, oxygène et protections
-financement d’approvisionnement local en oxygène à destination des postes
-envoi de kit diagnostic et de tests
-Madagascar doté d’un kit d’évacuation sanitaire
-dotations spécifiques au Centres médico-sociaux
Plan évacuation sanitaire :
Si la situation se dégrade dans certains pays, le Centre de crise est prêt pour une évacuation sanitaire. 23 évacuations sanitaires ont été organisés depuis le début de la crise. D’autres sont en cours.
4- Enseignement français à l’étranger
Un point sur la rentrée scolaire 2020-2021 et la liste des établissements qui pourront rouvrir sont attendus sous peu.
Une liste d’établissements (une dizaine) ayant obtenu l’homologation de l’AEFE sera également prochainement communiquée.
Situation spécifique des établissements du Liban :
Un plan massif est déployé pour soutenir le réseau sur place et accompagner les familles fortement touchées par la crise économique, au delà des bourses scolaires et des avances de trésorerie
- Des aides aux familles gérées au plus proche du terrain par le poste
- Des établissements homologués et d’autres francophones vont pouvoir bénéficier du fonds de soutien d’écoles d’Orient
- Tous les établissements du réseau (MLF et AEFE) bénéficieront des aides financières
Députée LREM des Français établis à l’étranger (Afrique, Moyen-Orient et Océan Indien)
Ancienne Cheffe d’entreprise Cybersécurité, Commandant de réserve Cyber-défense